Plusieurs études anticipent les tendances d’achat pour Noël, laissant entrevoir un regain de confiance chez les consommateurs.
Il y aura-t-il des cadeaux pour Noël ? «Oui, répondent sans hésiter plusieurs sondages, et même plus que l’an dernier». Le montant dédié aux achats de Noel sera de 390 euros, soit 5,4% de plus qu’en 2023, selon l’enquête de la Fevad avec Toluna Harris Interactive auprès de 2019 consommateurs. Une hausse manifestement supérieure à l’inflation (environ 1,2%) et qui témoigne d’une légère amélioration de la confiance des Français.
La hausse est déclarée aussi bien pour les achats en magasin qu’en ligne. Et trois Français sur quatre prévoient faire cette année autant ou plus de cadeaux que l’an passé. De quoi redonner un peu d’optimisme aux commerçants. Le désir de faire plus de cadeaux cette année est présent aussi bien chez les consommateurs aisés (plus 10 points) que chez les plus modestes (plus 7 points). Il s’agit bien d’une tendance à l’échelle nationale. Ils seront aussi un peu moins nombreux à rechercher les promotions ou les petits prix (moins 6 points).
«Avec un panier moyen pour Noël en hausse et un plus grand nombre de cadeaux envisagés, les consommateurs se montrent plus confiants qu’en 2023. Il faut certainement y voir un des premiers effets de la baisse de l’inflation qui a diminué la pression sur les dépenses contraintes», observe Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.
Une autre enquête présentée en même temps confirme l’espoir des Français de maintenir leur pouvoir d’achat : la moitié (49%) pensent qu’il restera stable dans le Baromètre de Noël réalisé par Ipsos pour Rakuten auprès de 2500 consommateurs. Ils n’étaient que 38% l’an dernier et 32% l’année d’avant à miser sur la stabilité de leur situation personnelle. En revanche la part de ceux qui espèrent voir leur pouvoir d’achat s’améliorer, à 13%, n’a quasiment pas bougé sur cette période. On ne parlera pas d’un regain d’optimisme chez les consommateurs, plutôt d’un sentiment rassurant que leur situation économique ne devrait pas empirer. Et un esprit de gestion prévoyante qui s’installe avec près de la moitié des consommateurs (46%) qui se sont fixés un budget à respecter (plus 3 points par rapport à 2023), toujours selon Rakuten-Ipsos.
Anticipation des achats
Rassurés ou pas, les Français affichent quand même une prédilection pour Black Friday, attendu par les deux tiers des consommateurs pour faire leurs emplettes de Noël selon la Fevad. Un phénomène qui provoque une croissance constante du canal e-commerce pour ces achats de cadeaux de fin d’année : 79% comptent les faire en ligne, soit plus que la population qui privilégie le Black Friday. La part du e-commerce est quasi similaire à celle enregistrée dans la même enquête l’an passé (plus un point) mais de six points supérieure par rapport à 2022.
S’il y a peu de différence entre les catégories sociales dans le désir de faire plus de cadeaux cette année, un écart est visible selon les tranches d’âge, les jeunes étant les plus sensibles à l’idée de faire plaisir à leurs amis et proches. Chez les moins de 35 ans, près d’un tiers (30%) déclarent le désir de faire plus de cadeaux cette année que l’an dernier. Ils dépenseront aussi davantage pour les cadeaux et les préparatifs de Noël, 407 euros (contre 390 euros la moyenne). Et ils achèteront davantage en ligne, voilà qui ne va pas surprendre. Esprits insouciants, ils attendront plus que les autres pour s’occuper des cadeaux, la moitié d’entre eux compte s’en charger dans les deux dernières semaines avant les fêtes. Pressés par le temps, ces jeunes risquent d’être moins regardants sur la dépense. La magie de Noël trouvera bien ses adeptes dans cette population.
Profiter des meilleures offres
En Europe la tendance est aussi à l’optimisme prudent selon une autre étude menée cette fois par Shopfully en partenariat avec Offerista Group, auprès de 4300 consommateurs de huit pays européens (Autriche, Bulgarie, Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Italie et Roumanie) réalisée entre septembre et octobre. Cette année, 40% des Européens prévoient aussi de commencer leurs achats de Noël plus tôt. Ce changement est particulièrement marqué en France (59%) et en Espagne (43%). Les principales motivations incluent la répartition des dépenses (56%) et la volonté de profiter des meilleures offres (46%). La plupart des consommateurs prévoient de faire leurs achats au début des promotions de Noël ou tout au long du mois de décembre, mais l’Italie se distingue avec 27% des consommateurs commençant lors du Black Friday pour profiter des réductions anticipée. En ce qui concerne les achats, près de la moitié des Européens adoptent une approche hybride, combinant magasin physique et e-commerce, tandis que seulement 10% privilégient exclusivement les achats en ligne. La Roumanie (59 %), l’Espagne (49 %) et la Hongrie (48 %) montrent une forte préférence pour les achats en magasin, tandis que l’Allemagne (62 %) et l’Autriche (56%) se distinguent par une adoption marquée d’une stratégie mixte, alliant achats en ligne et en magasin.
La plupart des consommateurs prévoient de réduire leurs dépenses dans les catégories non essentielles telles que les voyages (51%) et la restauration (52%). La France (57%) et l’Italie (50%) affichent en particulier une forte intention de réduire leurs budgets pour les vêtements. Mais la plupart des Européens prévoient de maintenir, voire d’augmenter leurs budgets de Noël, « ce qui indique un optimisme prudent« , notent les auteurs de l’étude. Seulement 17% renoncent complètement aux achats de Noël, soit une baisse de trois points de pourcentage par rapport à 2023, avec les taux les plus élevés en Bulgarie (27%), en France(20%) et en Allemagne (20%).
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