Le Syntec Numérique et EY viennent de publier la septième édition du Top 250 des éditeurs de logiciels français. Ce panorama de référence porte sur près 400 entreprises. Entre 2015 et 2016, le chiffre d’affaires de la filière a progressé de 12%. Elle a créé plus de 8 500 emplois en France sur deux ans. Avec une augmentation de 36 % de leur chiffre d’affaires en deux ans, soit une progression de 2,3 milliards d’euros depuis 2014, les éditeurs sectoriels sont ceux qui enregistrent la plus forte croissance, notamment grâce à Criteo (+880 millions d’euros), Dassault Systèmes (+616 millions d’euros). Seuls 19 éditeurs de logiciels sectoriels ont été confrontés à
un recul du chiffre d’affaires sur la période 2015-2016.
« Dans cette passionnante période de révolution digitale, une part croissante des entreprises ont compris qu’elles devaient s’appuyer sur l’innovation logicielle pour opérer leur transformation. Parce qu’ils sont les premiers partenaires de cette transformation, c’est une bonne nouvelle pour nos éditeurs français qui affichent une croissance à deux chiffres en 2016, et même de 30 % sur deux ans ! », constate Marc Genevois, président du Collège Éditeurs Syntec Numérique.
Pourtant, le secteur reste toujours confronté aux mêmes défis que sont les difficultés de recrutement et l’accès au financement, leviers indispensables pour poursuivre leur développement en France comme à l’international. Le modèle économique toujours plus plébiscité par les éditeurs de logiciels français est le Software as a Service. Sa part représente le tiers du chiffre d’affaires total des éditeurs du panel en 2016, soit 7 points de plus qu’en 2015. «Les éditeurs français font le choix de se concentrer sur cette activité et cette tendance est particulièrement marquée pour les éditeurs ayant récemment débuté leur activité. Près d’un éditeur sur deux ayant créé son activité depuis moins de 8 ans privilégie désormais le modèle SaaS/Services Internet». L’internationalisation est un autre axe de développement. Les éditeurs de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisent la majorité de leurs ventes à l’export.
« La part croissante de chiffre d’affaires réalisé hors de France s’explique aussi par l’émergence de champions tournés dès leur création vers l’international, à l’instar de Criteo, dont 93 % du chiffre d’affaires a été réalisé à l’étranger en 2016 ».
Syntec cite aussi l’entreprise clermontoise Allegorithmic, fondée en 2003, qui réalise aujourd’hui près de 88 % de son chiffre d’affaires hors de France.
Des recrutements sous tension
Les entreprises de la filière ont de plus de plus de mal à trouver des talents. 78 % des éditeurs indiquaient rencontrer des difficultés pour recruter en 2016 et 83 % soulignaient la rareté des profils recherchés. Si ces derniers sont divers, les développeurs restent les talents les plus demandés par les éditeurs de logiciels (71 % en recherchent activement). Ce problème est d’autant plus crucial pour les entreprises que le rythme des innovations s’accélère. La R&D reste au cœur des stratégies de développement des entreprises. En 2016, l’ensemble des éditeurs du panel y consacrait 10 % de son chiffre d’affaire et 16 % de ses effectifs. Cette nouvelle édition révèle par ailleurs que les éditeurs placent désormais le secteur Banque – Assurance devant l’industrie parmi les secteurs à cibler en priorité. Autre domaine à se digitaliser, le secteur public représente le troisième secteur le plus prioritaire, même si ses appels d’offres restent difficiles d’accès aux éditeurs de moins de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le secteur du retail physique se classe en quatrième position.
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