Le supermarché de demain sera humain avant d’être digital

L’Institut du Commerce, Visiativ Retail, et le Silab ont réuni distributeurs et industriels pour imaginer le supermarché de demain. 

A quoi ressemblera le supermarché de demain ? C’est pour répondre à cette question que l’Institut du Commerce, Visiativ Retail, le pôle métier de l’éditeur Visiativ, et la plateforme dédiée à l’innovation Silab, créée par le Picom, ont pris l’initiative de réunir distributeurs et industriels lors de trois ateliers de réflexion et d’échanges. Entre octobre et décembre derniers, ils ont réuni 24 participants parmi lesquels Auchan, Carrefour, Cora, Bonduelle, D’Aucy, Fleury Michon, Franprix, Casino ou encore Intermarché et quelques autres, autour du thème de » l’alter consommation ». Pendant ces journées, ils ont imaginé en utilisant les méthodes de « design thinking » et de « test and learn » et en repartant de l’expérience client, plusieurs scénarios pour réinventer le supermarché et ré-enchanter l’expérience consommateur. En une journée, Visiativ avec le soutien de son partenaire Dassault Systèmes, s’est attelé à modéliser et réajuster en temps réel, avec les participants, le supermarché virtuel dans son espace d’immersion 3D (système Cave Automatic Virtual Environment) situé dans ses locaux lillois. Ainsi, les participants ont pu imaginer de multiples scénarios d’agencement et visualiser en taille réelle à l’aide de casques 3D pour le rendu final, l’architecture, l’implantation, les linéaires, les allées et les services. Ainsi que le constate Giang Lê, consultante merchandising 3D de Visiativ :

« Personne ne connaît l’avenir du commerce dans dix ans et quel sera le rôle du point de vente demain, mais il doit être créateur de confiance et accessible à tous. Le magasin de demain sera d’abord humain avant d’être digital ».

Les participants aux ateliers qui ont travaillé sur un plan de magasin se sont concentrés sur trois piliers que sont la filiale alimentaire, le lieu de vie et les services. La filière alimentaire doit ainsi favoriser la transparence, l’artisanat des métiers de bouche avec la présence de professionnels, limiter les emballages, privilégier l’accessibilité, le libre-service mais aussi la consommation sur place à l’instar de ce que propose, par exemple, l’enseigne Eataly. Après avoir rappelé l’importance de l’emplacement, les participants ont opté pour les choix de matériaux alliant le bois, le métal et des éléments transparents comme le verre. « Tout est visible même ce qui se passe dans les arrière boutiques. Les comptoirs bas favorisent les échanges », ajoute Giang Lê. Le « lieu de vie », plus complexe à réaliser d’un point de vue du modèle économique, a été défini sur son aspect « lien social » favorisant le « do it yourself », les communautés. « Le lieu de restauration devient l’élément central, une sorte de place du village ».

Le supermarché réinventé livre aussi une vision complète sur ses services et sur son offre avec des ateliers à proximité des produits, mais aussi des aides au recyclage, à la gestion des consignes, au troc qui vont créer du trafic. « Le magasin n’est plus seulement un lieu transactionnel et il doit redevenir un point central de la vie des consommateurs-citoyens », ajoute Giang Lê. Visible au sein de l’espace immersif du Silab de Lille, dont Visiativ est l’un des actionnaires (à 10%), ce prototype, fruit d’une intelligence collective vise aussi à casser les silos entre les différents acteurs et à les rapprocher. « C’est le fruit d’une collaboration et d’un travail de co-conception, deux notions qui sont dans l’ADN de l’Institut du Commerce », estime Xavier Hua, directeur général de l’Institut du Commerce.

J’ai aimé cet article, je souhaite lire le prochain article des Clés du Digital