Retrouver la confiance dans le digital tout en restant méfiant. Voici le paradoxe des Français, scruté dans le dernier Baromètre de la Confiance dans le numérique réalisé par Acsel. Cette association multisectorielle se donne pour mission l’accélération de la transformation numérique en France. Le Baromètre a été réalisé sur un panel de 1251 internautes avec le concours de Toluna Harris Interactive.
Paradoxalement cette hausse de confiance est surtout portée par la population senior, 65 ans et plus, dont la confiance a grimpé de dix points, à 47% en 2023 contre 37% en 2022. A l’opposé, chez les 35-49 ans, utilisateurs habitués au numérique, la confiance a affiché une baisse presque équivalente, à 46% en 2023 contre 53% en 2022. La confiance est aussi en baisse chez les «CSP-». Entre les hausses et les baisses, la moyenne nationale n’a pas beaucoup évolué puisque 43% des Français avaient confiance dans le numérique en 2023, l’écart n’est pas fort avec les 41% de moyenne constatée sur les huit dernières années.
Les campagnes de pédagogie et de prévention menées par les acteurs publics et privés, ont permis d’apporter de la maitrise et de l’assurance à la population. Côté public c’est l’identité numérique assurée par FranceConnect qui a vu son crédit de confiance progresser, pour 79% des utilisateurs contre 65% en 2019. Ce service permet de se connecter aux site de l’Assurance maladie, l’Assurance retraite, le fisc et d’autres, tout en restant sur une plateforme labellisée par le service public. Cette sécurité est davantage appréciée par les 50-64 ans, à 86%. Un facteur qui doit aussi expliquer la hausse de la confiance des séniors.
L’authentification forte appréciée
Côté privé c’est le protocole de l’authentification forte mis en place notamment pas les banques qui est apprécié par les deux tiers (68%) des utilisateurs. Les technologies de reconnaissance faciale ou par empreinte digitale, bien que plus rares, ont aussi vu leur image positive progresser, à 59% contre 56% en 2022. De manière générale, 61% des Français se disent bien informés des manières de se protéger contre les escroqueries en ligne, ils étaient 59% l’année précédente.
Autre facteur qui améliore la confiance, selon Acsel : le sentiment que le nombre d’escroqueries dans le numérique est en baisse. Ils sont quand même 38% des interrogés à estimer avoir déjà été victime d’une escroquerie en ligne, notamment du phishing, du piratage, des arnaques à la carte de crédit ou à l’assurance-maladie etc. Mais ce chiffre est en baisse de 7 points par rapport à l’an dernier, l’amélioration est palpable. Le hameçonnage reste le type d’escroquerie en ligne le plus répandu, 36% des interrogés déclarent en avoir subi des conséquences négatives. Ils étaient 41% l’année précédente.
L’impact des mesures de sécurisation mises en œuvre par le secteur bancaire a été souligné dans l’étude, les confiance envers les usages numériques de la banque à progressé de deux points pour atteindre 65%. La confiance a surtout progressé chez les hommes, les 15-24 ans (+13%) et les +65 ans (+ 7%). Les séniors sont à nouveau à la pointe. Mais d’autres catégories ont vu leur confiance s’éroder, les CSP- (- 5%) et les 25-49 ans, les actifs plutôt rompus au numérique. Preuve que les dangers cachés guettent.
Les différentes méthodes d’authentification pour sécuriser les paiements en ligne, SMS, code de sécurité, validation sur l’application, contribuent à rassurer 67% des interrogés, c’est 16 points de mieux que l’an dernier. Globalement la banque en ligne bénéficie d’une meilleure confiance que l’administration en ligne. Et vu les dernières déboires des différentes administrations qui se font pirater les fichiers des usagers, la e-administration n’est pas encore près de gagner la confiance des Français.
Les réseaux sociaux pointées du doigt
Parmi les craintes désormais classiques, la publication sur les réseaux sociaux reste une pratique à risques pour la majorité des interrogés. Seuls 35% s’y sentent en confiance. Cette confiance s’effrite auprès des 15-24 ans. Auparavant grands consommateurs de ce canal, ils sont désormais 64% à ne plus faire confiance aux réseaux sociaux. Victime collatérale de ce désenchantement, les influenceurs subissent une baisse brutale de vitesse : la moitié des jeunes (49%) disent ne pas être ou ne plus être abonnés aux comptes des influenceurs, c’est 21 points de plus que l’an dernier. Les influenceurs paient le prix de nombreux scandales où le côté vénal et trompeur de leurs pratiques a été mis en lumière. Les marques auront bientôt besoin de trouver de nouveaux canaux de communication pour adresser la cible jeune.
Enfin l’IA apporte son lot d’incertitudes, en particulier par l’impossibilité de distinguer des contenus générés des contenus authentiques, plus de la moitié des interrogés (55%) s’en plaignent. Et les Français souhaitent très majoritairement (80%) d’être informés lorsque les contenus sur internet ou sur les réseaux sociaux ont été générés avec l’aide de l’IA. Il y a là le souhait et l’acceptation de la régulation du sujet.
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