Marion Carpentier dirige le pôle e-commerce de Norauto International en embarquant ses équipes dans sa passion pour le digital et l’expérience client.
Férue d’équitation, Marion Carpentier s’imaginait devenir hydro-kinésithérapeute pour les chevaux. Un métier que ses professeurs et conseillers d’orientation ont sans doute jugés farfelu. D’autant qu’aucune formation n’existait à l’époque. Face à des parents un peu angoissés par son avenir professionnel, Marion Carpentier abandonne cette idée. Mais son désir de liberté va la conduire d’abord en Espagne puis en Argentine dès ses 15 ans dans le cadre du programme des Échanges de jeunes du Rotary et dans l’objectif d’apprendre l’espagnol. Elle y suit des cours à distance avec le Cned, est inscrite dans une école d’Art et de communication où elle apprend notamment à sculpter le bois. Quand elle revient en France, c’est pour passer un bac littéraire et intégrer une école de commerce en management international (ISEG) avec des spécialités trading et gestion de l’entreprise.
Des premiers pas en agence
«Très vite je me suis intéressée au digital et tout mon parcours va se faire dans cet univers». Marion Carpentier avoue avoir baigné très jeune dans ce domaine grâce notamment à son père qui dirige une entreprise dans le transport et soutient des startups sur le marché du web. «Le digital m’ouvrait le champ des possibles». Elle apprend les techniques de SEO, de SEA, du community management, passe par une petite entreprise toulousaine pour créer une interface web et se forme au e-marketing dans plusieurs agences dont Mirum Agency et Silicon Salad (aujourd’hui Dalt).
«J’ai passé environ huit ans en agence. Chez Silicon Salad, nous intervenions comme l’agence intégrée des marques, avec la responsabilité des PNL. Mais j’étais parfois un peu frustrée de les conseiller et de ne pas les voir agir assez vite. J’ai alors éprouvé le désir de mettre un pied dans le retail». Cette nouvelle expérience se fera chez Jules. Elle y entre pour piloter les équipes de gestion de trafic, mettre en place des stratégies d’acquisition et de fidélisation puis reprendra le flambeau de l’e-commerce et la transformation omnicanale avec Benoit Latron, à la direction marketing, devenant leader digital omni-business.
Le goût des challenges
Quand elle arrive en 2018 dans le groupe d’habillement nordiste Happychic qui réunit alors les marques Jules, Brice, Bizzbee, La Gentle Factory, l’heure n’est pas à la fête mais au retournement d’entreprise. C’est Jean-Christophe Garbino qui est aux commandes (et qui pilotera aussi l’entité FashionCube). Des magasins du groupe seront fermés, les enseignes Brice et Jules seront fusionnées, Bizzbee deviendra BZB et gagnera en autonomie, La Gentle Factory sera mise en vente et rachetée par sa fondatrice Christèle Merter. «Une semaine après mon arrivée, était annoncé le PSE entre Jules et Brice. C’était un peu dur mais Jean-Christophe Garbino (qui vient d’acquérir Grain de Malice à l’Association familiale Mulliez accompagné de Franck Duméry, du Fonds d’investissement régional FE2T d’IRD Invest et du Groupe Philippe Ginestet, ndlr) est un leader inspirant et avec lui on peut grimper l’Everest !».
Beaucoup de projets et de services omincanaux sont alors lancés pour transformer l’entreprise et Marion Carpentier qui est combative et adore les challenges, s’en donne à cœur joie. «Nous avons réalisé des choses incroyables pendant la période Covid et les confinements. Nous étions une petite équipe de cinq personnes à tenir la baraque et à montrer tout ce que l’on pouvait faire en transformant les magasins fermés en centres de picking pour les commandes e-commerce. Nous sommes sortis rincés physiquement mais c’était assez extraordinaire».
Omnicanalité et international
Fin 2020, Franck Poillon succède à Jean-Christophe Garbino. Marion Carpentier qui a mis «toute son énergie pendant trois ans» à la transformation de l’entreprise décide de partir. Elle change d’univers, passant de la mode à la réparation automobile, mais reste dans celui de l’omnicanal et dans son Nord natal, devenant responsable de l’e-commerce international chez Norauto International. «J’ai un peu hésité au départ trouvant ce terme de responsable e-commerce un peu restrictif mais j’ai eu la promesse que mon poste allait aussi englober l’omnicanalité. Je suis une fille de challenge et tout créer « from scratch » me motive. J’avais en plus l’opportunité de me réconcilier avec la partie international».
Si elle a changé d’écosystème et dû se former à ce nouveau marché, ses missions se sont vite élargies, du diagnostic e-commerce à l’organisation des équipes avec la mise en place d’u nouveau pôle en charge de toutes les BU (les 7 pays) qui disposent de leurs propres équipes e-commerce. «Nous mutualisons ce qui peut l’être et favorisons ce qui est meilleur en local. Je suis un peu la tour de contrôle, je fédère. Il y a une vraie synergie et des échanges entres ces communautés et nous avons déployé de nombreux projets».
Un rôle transverse
Responsable du plan de transformation digitale, elle a hérité de la partie CX analytics, du CRM et de l’expérience client et travaille entourée d’une équipe de 24 personnes. «Il y a une conduite du changement à mener mais j’ai la chance de m’appuyer sur un DG sponsor (Jean Luc Dony, dg de Norauto et de Midas Italie, ndlr) et tout se fait de manière progressive. Mon équipe est déjà très transverse. Ce qui me motive le plus c’est de partir du besoin du client , de mettre en place de nouveaux KPI. Je vis des moments passionnants même s’ils sont énergivores». Marion Carpentier reconnait avoir eu la chance de rencontrer des professionnels comme Jean-Christophe Garbino, dont elle admire le charisme, Pingki Houang (aujourd’hui associé et CEO de Les Sabliers) dont elle apprécie l’énergie et le «côté fonceur» mais aussi Isabelle Vermeulen, chief product officer de Norauto International, dont elle loue l’exigence.
Ambitieuse, Marion Carpentier aspire à accéder à une direction générale tout en gardant un peu de son temps pour ses activités sportives dont la boxe française, des moments de convivialité en famille et des activités avec ses deux enfants. «J’ai la chance d’avoir un conjoint qui travaille à 80% pour profiter de ses enfants. En tant que femme je sais aussi combien il est parfois difficile de concilier ambitions professionnelles et vie de famille. Je l’ai vécu avec un fils atteint d’une maladie orpheline et alors que j’étais divorcée du père. Il n’est malheureusement pas simple, voire impossible, de parler de ces questions dans les entreprises sans que cela nuise à sa carrière professionnelle», constate la responsable.
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