Donner les bons outils aux enseignes pour qu’elles puissent vendre partout et à tout moment tout en assurant une supply chain « responsable », voilà la difficile équation à laquelle tente aujourd’hui de répondre Manhattan Associates.
L’éditeur américain qui a récemment convié ses clients et partenaires à Barcelone à sa conférence européenne Manhattan Exchange sur le thème de « Push Possible », réalise encore l’essentiel de son activité dans le déploiement de son WMS ou logiciel de gestion d’entrepôt. Il mise aussi sur son TMS ou logiciel de gestion et d’optimisation du transport. Ses services s’étendent de plus en plus aux magasins qui deviennent des centres de préparation de commandes de proximité pour réduire les délais de livraison. « Le WMS est un marché encore très dynamique avec une nouvelle génération de technologie, avec la robotique et l’arrivée de ces solutions en magasin », souligne Henri Seroux, vice-président exécutif pour la zone EMEA de Manhattan Associates. Dix des quarante plus grands distributeurs alimentaires européens en Italie, Espagne, Portugal, Allemagne mais aussi en Russie refondent aujourd’hui leur supply chain avec l’éditeur.
« Nous avons aussi quelques projets en cours en France », ajoute Henri Seroux. « La menace et la concurrence Amazon poussent par ailleurs les enseignes à rendre les services toujours plus rapides et plus disponibles pour leurs clients tout en augmentant la qualité de la relation dans les magasins ».
Flux des commandes gérés en temps réel
Pour répondre à ces attentes, pas moins de 800 personnes travaillent dans la branche R&D du groupe où sont investis 72 millions de dollars chaque année. «Nous créons des choses qui n’existent pas encore. Le besoin d’innover est dans notre Adn », affirme Eddie Capel, Pdg de Manhattan Associates. Les recherches portent en particulier sur les solutions de machine learning. « Auparavant le travail en entrepôt s’effectuait avec un traitement des commandes par vagues successives. Aujourd’hui pour s’adapter à l’e-commerce, les flux des commandes sont gérés en temps réel avec une connaissance préalable des exigences de livraisons. Avec « l’order streaming », nous sommes capables de prévoir les prochaines commandes, leur temps de préparation et d’anticiper les bonnes ressources en entrepôt ». L’enseigne de mode Urban Outfitters qui a déployé cette technologie aux États-Unis aurait augmenté de 15 % sa productivité. Best Buy l’a également adoptée pour contrer Amazon. En Europe, l’éditeur annonce un « grand client » au Benelux et équipe la logistique du site Showroomprivé en France.
Plus de services en magasin
Manhattan innove aussi en développant des solutions pour aider les magasins à assurer toujours plus de services. C’est dans cet objectif que l’Occitane a abandonné son outil informatique maison pour déployer la suite « Manhattan Active Omni » de l’éditeur. Le groupe spécialiste de la beauté qui réalise 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans 90 pays dont 20% en ligne, veut accélérer sa stratégie de commerce unifié sur tous ses canaux. Il a lancé un vaste plan de transformation baptisé « Spring » pour développer rapidement dans ses 3420 magasins de nouveaux services de « click and collect », de « ship from store », de paiements avec de multiples moyens grâce à la plateforme d’Adyen notamment. Manhattan Associates va jusqu’à remplacer les solutions de gestion d’encaissement. La chaine américaine Lamps Plus, spécialiste du luminaire et de l’ameublement a ainsi récemment choisi « Manhattan Point of Sale » intégrée à la plateforme « Manhattan Active Omni » pour « créer rapidement une plate-forme de commerce unifiée qui offre aux collaborateurs en magasin une solution unique pour la gestion du point de vente, les fonctions d’exécution des commandes et de gestion des stocks en magasin ». Le projet d’implémentation a débuté en avril 2019 et s’est achevé en septembre 2019.
Mesurer l’empreinte carbone des livraisons
L’autre sujet qui pousse l’éditeur à investir dans de nouvelles solutions est lié à la thématique de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et au besoin de diminuer leur empreinte carbone. « Certains clients nous demandent d’y réfléchir, en particulier dans l’univers de la mode et du luxe », précise Rémy Malchirand, directeur général France et Europe du sud. Il s’agit non seulement de livrer plus vite et mieux mais aussi d’apporter des informations aux consommateurs sur leurs choix de livraisons et leur impact environnemental.
« Au moment d’une commande e-commerce, une enseigne devra être capable de dire au client quel est l’impact écologique de sa livraison. A lui de faire son choix d’être livré le jour même ou plus tard. En tant qu’éditeur de logiciels c’est un service que nous serons amenés à fournir à nos clients ».
Dans cette même réflexion, Manhattan Associates commence à apporter de nouveaux process à valeur ajoutée directement aux entrepôts. Levi’s a ainsi déployé dans une vingtaine de ses centres de distribution une technologie laser pour les finitions de jeans (jusque là faites en usine en Chine avec des produits chimiques) avec une nomenclature des composants traités directement dans le WMS de Manhattan.
Enfin, pour renforcer l’implication des employés, réduire le turnover et assurer une meilleure productivité au sein des entrepôts, l’éditeur mise sur sa solution « Manhattan Labor Management ». Cette solution mobile et ouverte qui mesure les performances du personnel par rapport aux normes de main d’œuvre avec des outils de « gamification », qui évalue les performances, calcule les primes, planifie la main d’œuvre est notamment utilisée par l’Oréal ou encore par une marque de luxe dans son entrepôt de Bobigny.
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