Après deux années de ralentissement, les ventes de produits en ligne retrouvent leur haut niveau de 2021.
Un retour à la normale et des taux de croissance qui reviennent. Après une année perturbée par la crise sanitaire qui a vu les ventes de voyages en ligne plonger, puis des achats de produits perturbés par la hausse de l’inflation, l’e-commerce a retrouvé sa vitesse de croisière. «Les Français achètent sur le Net pour les prix, la praticité ou ce que l’on appelle en anglais le «convenient». Et aujourd’hui une troisième raison entre en scène qui est l’achat et la revente de produits d’occasion car c’est facile sur Internet, avec des sites comme Vinted ou Leboncoin», observe François Momboisse, président de la Fevad (fédération du e-commerce et de la vente à distance) qui vient de dresser le bilan du marché pour 2024.
Le secteur le meuble en baisse
Le secteur BtoB reste assez stable à plus 4%. Selon le panel iCE100, réalisé auprès d’une centaine de sites leaders, la croissance atteint +2% à comparer au +0,6% en 2023. «La croissance qui était plutôt portée par le chiffre d’affaires du à l’inflation rebondit grâce à l’augmentation des volumes notamment sur la partie non alimentaire», note Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. Le secteur de la beauté continue à tirer les ventes avec une progression de +4%, les loisirs (sport, jardinage, bricolage) également (+1%) et la mode est stable (à plus 7% en 2019 contre 0% en 2024). «Seul le secteur du meuble (à moins 6%, ndlr) pâtit de la baisse de l’immobilier mais aussi de la percée des sites asiatiques sur la partie décoration», poursuit Marc Lolivier. L’activité voyages/loisirs est restée dynamique en 2024 (+4%) mais n’enregistre plus les croissances à deux chiffres de l’ère post-Covid. Les ventes en ligne sur le non-alimentaire se redressent passant de moins 5% l’an dernier en valeur à moins 1%.
Cap vers 200 milliards d’euros
En prenant en compte l’ensemble des 150 000 sites marchands cette fois, les dépenses atteignent 175,3 milliards en 2024 soit 15 milliards de plus que l’an dernier. «C’est une progression de plus 9,6% et cela représente 2,6 milliards de transactions ce qui correspond à peu près à 80 commandes par seconde et près de 5000 par minute», détaille Marc Lolivier. Cette croissance tirée par les services depuis ces deux dernières années est désormais aussi poussée par les ventes de produits, à plus 6%, qui retrouvent leur haut niveau de 2021, «C’est encore plus marquant si l’on regarde les commandes de produits qui progressent plus rapidement que celles des services, avec 8% de progression de commandes sur les services contre 11% sur des produits.»
La baisse de l’inflation a redonné un peu de pouvoir d’achat aux Français qui ont augmenté leurs achats en ligne. «Finalement le volume de produits achetés en ligne avoisine les 70 milliards ce qui correspond au pic de commandes et de valeurs au Covid.» En moyenne, un cyber acheteur passe 62 commandes par an pour un montant de 4216 € dépensés. Le panier moyen reste stable à 60,01 €. «Nous sommes à un tournant dans le développement du e-commerce français avec une reprise des commandes. Si cette tendance se poursuit, le marché devrait franchir ce cap symbolique de 200 milliards d’euros cette année.»
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