Les Français restent méfiants envers les escroqueries en ligne même s’ils ont largement adopté les usages numériques, selon le neuvième Baromètre annuel «La confiance des Français dans le numérique» de l’ACSEL, mené en partenariat avec Harris Interactive, avec le soutien de Docaposte, les groupes BPCE et Caisse des Dépôts.
L’étude de l’Acsel a été réalisée en ligne du 3 au 21 décembre 2021 sur 1 200 personnes représentatives des internautes français âgés de 15 ans et plus. Elle montre que les niveaux d’usage numériques sont désormais très élevés : 92 % des Français sont connectés. Mais le niveau de confiance globale à l’égard d’Internet stagne (43 % contre 42 % en 2020) et n’est pas homogène. Il peut ainsi passer du simple au double en fonction des services numériques utilisés : seulement 35 % des Français accordent leur confiance aux réseaux sociaux alors que ce taux monte à 70 % dans le cadre de l’e-administration. L’étude révèle que la méfiance vis-à-vis des usages en ligne est majoritairement liée à la crainte de vol des données personnelles et des abus qui ont émaillé l’actualité ces dernières années.
Les cyber-risques clairement perçus
En 2020, les escroqueries en ligne ont explosé, notamment le « phishing » (ou hameçonnage), et la cybersécurité est devenue un enjeu majeur pour les marques, entreprises et organisations présentes en ligne. Et les Français en ont tout à fait conscience, puisque près de deux tiers d’entre eux estiment que les escroqueries en ligne sont de plus en plus fréquentes. Près de quatre internautes sur dix indiquent même avoir déjà été victimes d’une telle malveillance, principalement de l’hameçonnage (42 %). Toutefois, ce sont surtout les tentatives d’usurpation d’identité sur Internet qui ont bondi ces deux dernières années, passant de 10 % seulement en 2019 à 20 % aujourd’hui.
Des internautes mieux avertis
Malgré tout, les campagnes de prévention menées par les acteurs du numérique sur ces sujets semblent porter leurs fruits. Mieux avertis, six internautes sur dix se disent bien informés et protégés contre les escroqueries. Un chiffre à relativiser en fonction du type d’arnaques : ils ne sont en effet que 52 % à se sentir plus sereins face aux tentatives de « phishing » et quatre sur dix seulement concernant la vente de contrefaçons sur Internet.
L’authentification forte plébiscitée
Pour lutter efficacement contre les tentatives d’escroquerie en ligne, les Français considèrent l’authentification forte comme le moyen le plus efficace (68 %). L’information au consommateur est également perçue comme une bonne solution pour six Français sur dix. «Les acteurs du Net ont donc tout intérêt à poursuivre leurs campagnes de prévention», notent les auteurs de l’étude, arguant que près de six sur dix (58 %) estiment qu’ils ont un rôle à jouer dans leur propre protection, en effectuant des recherches sur les sites qu’ils consultent, notamment, ou en se renseignant sur des forums de consommateurs.
Les cryptomonnaies encore réservées à des initiés
«Si les usages traditionnels semblent donc désormais bien ancrés, qu’en est-il des nouveaux usages tels que la cryptomonnaie, le métavers et l’e-santé ?» se sont demandés les auteurs constatant que «sans réelle surprise», un peu moins de trois répondants sur dix se projettent dans l’utilisation de monnaies virtuelles, avec de fortes disparités selon l’âge des répondants. «Cette technologie, si elle n’est pas nouvelle, semble, pour le moment encore, réservée à des initiés». Ainsi, ils ne sont que 27 % à envisager de réaliser des paiements en crypto-monnaie (55 % chez les 25-34 ans). Il faut dire que la confiance envers ces monnaies virtuelles reste faible (36 %). Les Français sont en revanche un peu plus nombreux, quatre sur dix, à se sentir plus attirés par les promesses du métavers. Un chiffre qui monte à 64 % chez les 15-24 ans déjà habitués à ces univers virtuels parallèles avec les jeux vidéo en ligne. Lorsqu’ils se projettent dans le métavers et ses usages, près de cinq répondants sur dix envisageraient d’y faire des achats (46 %) ou de suivre des cours (45 %).
La e-santé s’est démocratisée
Enfin, concernant l’e-santé, une pratique déjà bien ancrée dans la population, la pandémie a clairement boosté les usages, avec neuf internautes sur dix qui l’ont expérimenté. En première position et sans surprise, on trouve la prise de rendez-vous médicaux en ligne (75 %), vient ensuite la consultation de ses comptes d’assurance maladie (72 %) et de sites Internet consacrés à la santé et au bien-être (60 %). Particulièrement plébiscitée (50%), l’e-santé est également, aux yeux des répondants, un moyen de lutter contre les déserts médicaux (64 %).
Cyber-score et identité numérique certifiée sont réclamés
78 % des personnes interrogées estiment qu’elles seraient rassurées par la mise en place d’un cyber-score de confiance numérique, sorte de Yuka du cyber-risque, qui noterait le niveau de confiance des sites consultés. «L’identité numérique certifiée dont on entend parler depuis plusieurs années est, elle aussi, jugée utile par sept internautes sur dix pour améliorer la sécurité des transactions et échanges en ligne (70% des Français font confiance à France Connect). 31 % y voient toutefois un dispositif risqué pour les libertés publiques : ils souhaitent rester anonymes sur Internet lors de leur navigation». Pour eux, le recours à cette identité certifiée est surtout nécessaire pour les sites administratifs (89%), les sites bancaires (88%) et pour les sites de téléconsultation médicale (87%).
Prêts à transmettre des données avec des contreparties
Le rapport montre aussi que l’acceptation de transmettre des données personnelles progresse depuis 2017. 63% se disent prêts à les transmettre pour bénéficier de remises, offres promotionnelle (contre 54% en 2017). Ils sont aussi plus nombreux à se déclarer intéressés à être géolocalisés pour bénéficier d’offres commerciales (46% soit plus 8 points). La confiance est en hausse par rapport à 2020 dans les différents moyens de paiement notamment via le téléphone (plus 10 points pour le paiement sans contact via son smartphone en magasin, à 53%).
Je souhaite lire les prochains articles des Clés du Digital, JE M’INSCRIS A LA NEWSLETTER
Leave a Reply