L’achat et la revente de seconde main se popularisent sur Internet

Temps de lecture : 4 minutes

Les Français pourraient consommer un peu plus cette année @clesdudigitalToujours inquiets quand à leur pouvoir d’achat,  les Français pourraient consommer un peu plus cette année tout en privilégiant des produits ou des circuits de distribution moins chers. Facilités sur Internet et pour un choix avant tout économique, les achats de seconde main se sont généralisés.

 

Alors que la première préoccupation des Français pendant plusieurs décennies était celle de l’emploi, c’est désormais la question du pouvoir d’achat qui les inquiète massivement. «Cette thématique touche la quasi-totalité des populations avec des niveaux d’intensité différents mais même les personnes aujourd’hui relativement à l’aise sont préoccupées par cette question», observe Jean-Daniel Levy, directeur délégué de Harris Interactive. Quarante et un pourcent des Français déclarent que d’une manière générale leur propre situation économique n’a pas changé depuis 2023 et 39% estiment qu’elle s’est dégradée. Ceux qui considèrent qu’elle s’est améliorée sont les plus jeunes, âgés de moins de 25 ans. Ces chiffres sont issus d’une étude en ligne menée par Toluna Harris Interactive entre 26 décembre 2024 au 10 janvier 2025 auprès de 1 072 français et de 6 177 cyber acheteurs.

L’effet anti-crise de l’e-commerce

Du côté de leurs dépenses, 34% déclarent que leurs dépenses n’ont pas évolué depuis 2023, 30% qu’elles ont diminué «essentiellement par contrainte ou par précaution» et 36% indiquent qu’elles ont augmenté, majoritairement du fait de la hausse des prix ou par nécessité. Sur internet, 32% des Français disent avoir sensiblement augmenté leurs achats et 27% affirme les avoir diminués en 2024. «Ce qui témoigne de leur appréciation du e-commerce comme un moyen d’atténuer les effets économiques négatifs de cette année difficile.»

Les Français pourraient consommer un peu plus cette année @clesdudigital
Jean-Daniel Levy

Ces acheteurs en ligne ont privilégié les produits physiques, la mode-habillement (près de six sur dix, soit une hausse de six points), les chaussures (près d’un sur deux, plus dix points), l’hygiène-beauté (47%, plus huit points), les jeux et jouets (43%), et parmi les produits dématérialisés et les services, les séjours en hôtels et les locations de vacances (39%) et les billets de transport (36%) arrivent en tête. «La mode, l’habillement, les chaussures, l’hygiène-beauté constituent les premiers types d’achat et ceux qui sont également en forte hausse. Globalement nous sommes face à des cyber consommateurs qui achètent plusieurs catégories de produits et font aussi appel à plusieurs types de livraison.» La livraison à domicile (81%) ou dans un point relais (70%) sont les deux principales modalités tandis que les retraits en magasin (23%), en consigne (19%), via le drive etc arrivent loin derrière.

Des perspectives incertaines pour 2025

Pour ces achats en ligne, les Français continuent de privilégier le paiement par carte bancaire, utilisé par 89% des cyber acheteurs, en hausse de cinq points en un an. Mais dans le même temps, les solutions de paiement électronique comme Paypal ou Paylib progressent significativement (46% les utilisent, plus neuf points en un an) ainsi que les cartes ou chèques cadeaux (37%, plus huit points). Les virements et les prélèvements à 22% perdent cinq points.

Les perspectives pour 2025 révèlent «une grande incertitude et un état d’esprit mitigé». Optimistes et pessimistes se répartissent presque à parts égales (respectivement 29% et 28%) tandis que 43% se déclarent neutres. Enfin 39% anticipent une dégradation contre seulement 24% qui envisagent une amélioration. «Malgré tout la part des Français qui pensent que leur situation va s’améliorer, est un peu plus importante que ceux qui portaient le même regard rétrospectif en 2024.» Ils sont ainsi 35% à penser que leurs dépenses de consommation vont augmenter plutôt que diminuer (24%). Les motifs d’augmentation restent globalement stables par rapport à 2024 : les sondés sont moins nombreux à anticiper des hausses de prix (12% contre 15% en 2023), mais ils sont plus nombreux (13% contre 11%)  à imaginer devoir dépenser plus par nécessité.

Enfin un Français sur trois affirme qu’il accentuera ses efforts en 2025 pour réaliser des économies, en privilégiant des produits ou des circuits de distribution moins chers, tandis qu’un quart (et encore davantage parmi les plus jeunes) envisage d’adopter des comportements plus vertueux tels que l’économie circulaire, la consommation responsable et éthique ou la recherche de produits durables. Les Français portent aussi un intérêt croissant pour la réparation : 30% envisagent de faire plus souvent appel à la réparation d’anciens appareils, plutôt que d’en acheter de nouveaux.

Les Français pourraient consommer un peu plus cette année @clesdudigitalL’achat de seconde main devient une habitude

L’engouement pour la seconde main et la revente sur Internet est d’ailleurs révélé dans une seconde étude réalisée par Toluna Harris Interactive. Plus de la moitié des acheteurs en ligne (51%) ont acheté des produits de seconde main au cours des douze derniers mois. 30% d’entre eux l’ont fait auprès de particuliers, contre 17% auprès de professionnels. Les articles de mode-habillement sont les plus achetés en seconde main (39%) devant les jouets, les livres et les produits techniques (19%). Ces achats constituent un choix avant tout économique (75% des acheteurs de seconde main ont cité une raison financière comme première raison), freiné par la méfiance (99% des non-acheteurs ont cité au moins une crainte envers l’achat de seconde main). A noter que 34% des acheteurs de seconde main ont déjà souscrit à une assurance proposée par la plateforme, un réflexe encore plus répandu chez les moins de 35 ans (46%).

La revente en ligne est presque aussi populaire que l’achat de seconde main, avec 43% de répondants qui ont revendu au moins un produit en 2024. Cette pratique est moins courante chez les hommes (39%), plus chez les moins de 49 ans (53%). Elle est davantage considérée comme un geste écologique («plus écologique que de jeter», 51%) qu’économique («pour avoir un complément de revenu», 33%) car les revenus obtenus s’avèrent faibles (moins de 100 € pour 52% des revendeurs). Les produits les plus revendus sur internet sont la mode, loin devant les jeux-jouets, les produits culturels et la décoration.

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