Selon un rapport du spécialiste de la sécurité numérique Gemalto, intitulé « Gemalto Connected Living in 2030 », seulement la moitié des entreprises sont capables de détecter si leurs dispositifs IoT (Internet des objets ou objets connectés) ont fait l’objet d’une brèche, et ce malgré le fait qu’elles accordent de plus en plus d’attention à la sécurité. Les dépenses de protection ont ainsi augmenté passant de 11 % du budget IoT en 2017, à 13 % aujourd’hui. De plus, la quasi-totalité des entreprises pensent qu’il s’agit d’un sujet « important pour leurs clients » et 14% considèrent cette question comme une responsabilité éthique (contre 4 % il y a un an).
Cette question est d’autant plus cruciale que le nombre d’objets connectés devrait dépasser les 20 milliards d’ici 2023. « Vu l’augmentation du nombre d’objets IoT, il est extrêmement préoccupant de voir que les entreprises ne parviennent toujours pas à détecter les failles », déclare Jason Hart, chief technology officer en charge de la protection des données chez Gemalto.
Gemalto qui a interrogé 950 spécialistes IT et dirigeants d’entreprise du monde entier, révèle également que les entreprises demandent aux gouvernements d’intervenir. Près de 80% veulent des directives plus solides quant à la sécurité IoT, et 59 % cherchent à clarifier qui est responsable en matière de protection IoT. Bien que de nombreux gouvernements aient déjà adopté ou annoncé des réglementations spécifiques à la sécurité IoT, la plupart (95 %) des entreprises pensent que des réglementations uniformes devaient être appliquées, une tendance qui se retrouve chez les consommateurs, qui souhaitent à 95 % que les objets IoT soient régis par des réglementations de sécurité. 54 % des consommateurs craignent notamment un manque de confidentialité lié à l’utilisation des objets connectés, suivi de près par les tiers non autorisés tels que les hackers contrôlant les objets (51 %) et le manque de contrôle sur les données personnelles (50 %).
« En l’absence de réglementation cohérente, il n’est pas surprenant de voir une recrudescence des menaces, et donc de la vulnérabilité des entreprises. Cette situation perdurera, à moins que les gouvernements n’interviennent dès maintenant pour aider les entreprises à éviter de perdre le contrôle », estime Jason Hart.
La protection d’un nombre croissant de données s’avère être problématique, avec seulement trois entreprises sur cinq (59 %), parmi celles utilisant l’IoT et disposant de budgets pour la sa sécurité, qui admettent chiffrer toutes leurs données.
Bien que ce secteur attende une réglementation, il cherche des moyens de résoudre lui-même ces difficultés. La blockchain apparaît comme une technologie potentielle. Son adoption a doublé, pour passer de 9 % à 19 % au cours de ces 12 derniers mois. De plus, un quart (23 %) des répondants pensent que la technologie serait « une solution idéale pour la sécurisation des objets IoT », et 91 % des entreprises qui n’utilisent pas cette technologie se disant « prêtes à le faire à l’avenir ».
D’autres méthodes sont utilisées par les entreprises pour se protéger contre la cybercriminalité. La majorité (71 %) chiffre ses données, alors que la protection par mot de passe (66 %) et l’authentification à double facteur (38 %) restent des éléments majeurs.
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