Pourtant équipés de mobiles, les employés sur le terrain sont les grands oubliés de la digitalisation des entreprises. Celles-ci n’utilisent pas pleinement ces canaux pour communiquer avec eux et valoriser leur travail selon une enquête de Yoobic.
Près de la moitié (46 %) des employés sur le terrain trouvent que leur entreprise ne leur demande pas assez souvent leur avis. Près de la moitié des jeunes générations (48%) ne se sentent pas assez valorisés dans leur travail. Ces constats sont issus d’une enquête réalisée entre décembre 2020 et janvier 2021 par Yoobic. Si l’étude n’est pas totalement représentative (806 employés de terrain travaillant dans des entreprises de plus de 500 personnes des secteurs du retail, de l’hôtellerie, de l’industrie, de la construction et de la santé ont été interrogés), elle montre bien les déconnexions qui peuvent exister entre l’encadrement au siège et les équipes sur le terrain. La communication interne et le soutien aux employés sur le terrain sont pourtant encore plus essentiels au moment où les entreprises doivent mobiliser toutes les forces pour faire face à la crise sanitaire.
«En 2020, toutes les entreprises ont dû repenser très rapidement leur mode de fonctionnement, parfois en seulement quelques jours. Ces évolutions stratégiques et très rapides ont été rendues possibles grâce à une mobilisation exceptionnelle des équipes sur le terrain, dans les magasins, les entrepôts, les usines et bien sûr les hôpitaux. Mais malgré cela et malgré le fait que les employés sur le terrain représentent 80 % de la main-d’œuvre mondiale (plus de 2,7 milliards de personnes), la part des investissements technologiques qui leur est destinée reste faible», observent les auteurs de étude.
Alors que les employés de bureau disposent d’ordinateurs, de smartphones, d’adresses e-mail et d’espaces de travail digitaux, seulement 51% des employés de terrain utilisent des outils mobiles «alors qu’ils pourraient transformer leur expérience» et 74% pensent que digitaliser leurs tâches les rendrait plus productifs. «La plupart des entreprises n’adaptent pas leur stratégie de communication interne à leurs équipes terrain, itinérantes, qui n’ont pas ou peu accès à un ordinateur. Cette enquête montre que si la communication interne n’est pas adaptée aux besoins et aux contraintes des employés sur le terrain, cela se traduit généralement par un détachement et un isolement professionnel».
Manque de formation accessible
Alors que 49% des employés de terrain communiquent avec les équipes siège par e-mail, ils sont 58% à déclarer qu’ils se sentiraient plus connectés à leur entreprise s’ils avaient accès aux communications internes via le mobile. «L’e-mail et l’intranet sont des outils qui peuvent parfaitement correspondre aux employés de bureau, mais beaucoup moins aux employés de terrain», estiment les auteurs. Un autre constat dressé par cette enquête est le manque de formation accessible. Plus de la moitié des employés sur le terrain (58%) ne sont formés qu’une seule fois par an voire moins. «Ceci est insuffisant compte tenu de l’expansion rapide des responsabilités des équipes terrain et les évolutions que la crise sanitaire a causées sur leur poste». 43 % des répondants pensent que la formation devrait être accessible sur demande à tout moment, afin qu’ils puissent se former en continu lorsqu’ils ont un peu de temps.
Les équipes terrain considèrent par ailleurs (à 74%) que la digitalisation les fait gagner en productivité. Ils sont 72 % à utiliser encore des formulaires papier et 25 % à estimer qu’ils passent trop de temps sur des tâches administratives. «Alors que le monde se digitalise, la plupart des outils de gestion des tâches des équipes sur le terrain sont encore bloqués dans les années 90», observe Yoobic. Les équipements mobiles dont ils disposent ne sont généralement pas utilisés pleinement par leur entreprise et 58 % déclarent qu’ils se sentiraient plus connectés à leur entreprise si les communications étaient accessibles sur ces supports. Enfin les jeunes générations, dont la génération Y qui représentera 75 % de la main-d’œuvre mondiale en 2025, sont les plus insatisfaites de leurs outils et processus de travail. Trente pour-cent des employés de cette classe d’âge critiquent le manque de communication avec leur siège, contre 22 % des plus de 44 ans et 28% ressentent un manque de formation, contre 23 % pour les autres.
Laisser un commentaire