Les commerçants ne sont pas prêts pour la recherche vocale et pourtant des consommateurs convaincus l’utilisent déjà chaque semaine.
Ces observations sont issues d’une vaste étude sur la Voice Search Readiness (VSR) menée par Uberall, spécialiste du marketing digital local. L’entreprise a analysé plus de 73 000 établissements commerciaux dans le monde et publié le « Uberall Voice Search Readiness Report 2019″. Comme le souligne Norman Rohr, vice-président marketing chez Uberall :
« La recherche vocale est un sujet récurrent qui reste incompris par la majorité des entreprises modernes. Peu d’entreprises comprennent ce que signifie « être prêt pour la recherche vocale », ce qu’elles doivent faire pour le devenir et s’il existe réellement des possibilités de retour sur investissement pour cette technologie ».
Aujourd’hui, lorsqu’un consommateur commande « OK Google – Siri – Alexa, trouve-moi le meilleur mécanicien de la région », la requête ne renverra qu’à un seul résultat à la fois. « Cela signifie que, contrairement aux résultats de recherche sur ordinateur et sur mobile, seule l’entreprise la mieux référencée pourra gagner le droit d’être visible. De surcroît, lorsqu’un utilisateur recherche vocalement des informations dans son environnement proche, l’exactitude de ces informations disponibles dans certains annuaires clés, déterminera si une entreprise est recommandée dans les résultats de recherche, ou non », expliquent les auteurs de ce rapport qui ont défini la « Voice Search Readiness » (VSR) avec un système de notation en pourcentage. « L’analyse s’appuie sur le pourcentage d’exactitude des données des commerces sur les plateformes vocalement pertinentes pour déterminer leur degré de préparation pour la recherche vocale. Ainsi, celle-ci peut définir si oui ou non elle est optimisée pour les requêtes de recherche vocales et, le cas échéant, quels sont ses axes d’amélioration ». Pour être considéré prêt à atteindre les consommateurs locaux effectuant des requêtes vocales, une entreprise doit obtenir un score minimum de 90% parmi les scores allant de 0 à 100%.
20% des points de vente passeraient inaperçus en ligne
Or les résultats démontrent que seuls 44% de ces entreprises sont Voice Search Ready. Environ 20% des points de vente passeraient inaperçus en ligne, avec des scores de VSR inférieurs ou égaux à 5%. Les recherches d’Uberall ont révélé que l’une des erreurs les plus récurrentes concerne le nom des commerces. Près d’un quart des établissements étudiés comportent des erreurs de nom ou des données manquantes. Comme l’a déclaré Norman Rohr, vice-président marketing chez Uberall :
« Lorsque les utilisateurs effectuent une recherche vocale pour obtenir des informations sur un commerce local, c’est qu’ils souhaitent se rendre en magasin avec la ferme intention d’acheter. Si le nom de l’établissement est erroné, l’expérience client sera affectée, voire rompue, et de nombreuses ventes potentiellement perdues ».
Parmi les 73 000 sites analysés, seuls 4% étaient prêts à atteindre les consommateurs effectuant des recherches vocales en ligne. Et parmi les entreprises parfaitement référencées en ligne, les grandes entreprises qui ont le plus souvent recours à un fournisseur tiers pour y parvenir, sont les plus susceptibles d’avoir des informations exactes (39,1%), suivies par les entreprises de taille moyenne (36,4%) et les Pme (24,6%).
L’utiliser c’est l’adopter
Afin de compléter son analyse, Uberall a également interrogé 1 007 consommateurs français pour savoir si et comment ils utilisent la recherche vocale. Selon ses conclusions, 21% des personnes interrogées utilisent la recherche vocale chaque semaine et 60% des personnes affirment ne jamais l’utiliser. « Ces résultats montrent que l’utilisation de la recherche vocale par les consommateurs est soit très fréquente, quotidienne ou hebdomadaire, soit totalement inexistante». Pour 61% des répondants, la recherche vocale deviendra importante à l’avenir, tandis que seulement 23% ne croient pas du tout à son développement.
«Nos recherches montrent que plus les consommateurs s’habituent à utiliser les assistants vocaux, plus le taux d’adoption progresse. Cela se reflète sur la hausse des ventes d’enceintes intelligentes en 2018 et l’immense progrès des technologies embarquées ».
En effet, lorsque l’on demande aux utilisateurs réguliers où ils utilisent le plus souvent la recherche vocale, la majorité déclare l’utiliser chez soi (44%) ou en voiture lorsqu’ils doivent garder les mains libres (22%). 9% d’entre eux ont également recours à la recherche vocale en marchant et, dans une moindre mesure, certains consommateurs l’utilisent également au travail, dans les restaurants, magasins, cafés et dans les transports en commun. 40% la sollicite afin de trouver des informations sur des commerces de proximité.
L’absence de dialogue naturel freine l’usage
Le rapport analyse également les raisons qui empêchent les utilisateurs à utiliser la recherche vocale plus fréquemment. Les trois causes principales qui se dégagent sont le fait qu’ils n’y sont pas encore habitués (31%), qu’ils sont embarrassés à l’idée de l’utiliser en public (22%) ou tout simplement qu’ils ne pensent pas qu’il s’agisse du moyen de recherche le plus efficace (12%). « L’absence de dialogue naturel (22%) et le manque de résultats fournis (16%) sont les principales raisons invoquées par les utilisateurs pour justifier leur manque d’intérêt pour le vocal. Ces deux points semblent être les principales limites à son adhésion, alors que pour les entreprises la principale opportunité de devancer leurs concurrents semble être de proposer aux consommateurs des offres ou des promotions (6%) », note le rapport qui indique que fournir des conseils personnalisés permettrait de conquérir davantage de consommateurs.
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