Les entreprises se transforment, les cadres voient ces changements d’un bon œil et sont plutôt confiants dans cette mutation.
C’est ce que confirme un baromètre de l’Ifop, réalisé pour la deuxième année consécutive pour le cabinet de recrutement Boyden. 88% des 712 cadres dirigeants interrogés, âgés de 35 à 45 ans et actifs au sein d’entreprises de 50 salariés et plus, déclarent que leur entreprise est en transformation. C’est six points de plus que l’an dernier. Par ailleurs, la majorité d’entre eux associe cette transformation à une opportunité voire à une nécessité. 98% estiment qu’elle est en cours ou sur le point de se mettre en place.
« Cette transformation est donc enclenchée dans la majorité des entreprises, notamment via la digitalisation et l’évolution des styles de management ».
Près d’un tiers considèrent spontanément que le principal vecteur de cette transformation est le numérique, mais ce pourcentage est en baisse de huit points par rapport à 2018. Il est progressivement remplacé par d’autres éléments comme l’évolution des styles de management et de la relation client. Avec respectivement 35% (plus 5 points) et 31% (plus 3 points), ces derniers apparaissent désormais « comme des vecteurs essentiels de transformation des entreprises ».
Les principaux acteurs de cette transformation de leur entreprise sont les dirigeants (69%) et les salariés cadres (57%). Cette nouvelle vague confirme aussi le degré de satisfaction (88%) et d’optimisme (69%) des cadres concernant leur situation professionnelle, ainsi que la perception positive qu’ils ont de la transformation de leur entreprise. Mais cet optimisme régresse cependant de trois points par rapport à 2018.
Des craintes pour l’avenir
Si les jeunes cadres dirigeants sont majoritairement satisfaits de leur situation professionnelle, leur avenir les préoccupe davantage. Ils sont moins nombreux à être optimistes à propos de leur situation professionnelle future (69 %). Les possibilités d’évolution apparaissent également moins satisfaisantes (62 % partagent un regard positif à ce propos), avec un point d’inquiétude encore plus marqué dans les entreprises publiques. Il en est de même concernant leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. « Considérant la carrière qu’ils ont entamée, les jeunes cadres dirigeants partagent, pour plus d’un tiers d’entre eux (35 %), des craintes quant à leur capacité à maintenir ce fragile équilibre dans la suite de leur carrière ». Ce sentiment est encore plus fort chez les femmes qui sont 45% à craindre une perturbation de leur équilibre vie pro – vie perso à mesure qu’elles avanceront dans leur carrière (contre 31% des hommes).
Des attentes pour plus de collaboratif
Parmi les termes qui évoquent le plus quelque chose de positif quand on parle de transformation des entreprises, l’innovation (pour 94 %), le collaboratif (91 %) et l’agilité (86 %) arrivent en tête. Mais 25% des cadres rejettent l’uberisation et 23% la rupture (23 %). Des chiffres qui confirment «que leurs attentes en terme de transformation vont vers le collaboratif ».
Plus de la moitié des cadres interrogés (55 %) souhaitent accéder à des fonctions de direction, principalement en devenant dirigeant de leur entreprise actuelle (46 %, +3 points), mais aussi pour certains en créant leur propre entreprise (26 %, +2 points) ou en rejoignant une start-up (23 %, +5 points). Les transformations qu’ils initieraient prioritairement en tant que dirigeant sont liées aux ressources humaines et à la valorisation du capital humain : dialogue et développement du collaboratif (40 %, +5 points), formation et développement des compétences (36 %, +2 points), évolution des styles de management (31 %, -5 points).
«Par rapport à 2018, non seulement le dialogue et le développement du collaboratif reste en tête de leurs priorités mais prend une importance accrue passant de 35 % en 2018 à 40 % en 2019. On constate également l’émergence de l’organisation de l’espace au travail comme priorité pour 16 % des interrogés, un pourcentage en hausse de 7 points ».
La valeur qu’ils souhaiteraient promouvoir en premier en tant que dirigeant est le sens donné au travail pour près de la moitié d’entre eux (47 %). Il se définit comme « la capacité qu’ont les dirigeants à délivrer une promesse qui dépasse celle de l’entreprise propre». En revanche, les valeurs identitaires de l’entreprise sont moins mises en avant : la fierté (12 %), la parité (9 %) ou la jeunesse (3 %) sont peu citées. Comme l’explique Anita Pouplard, associée chez Boyden : « Cette étude nous conforte dans ce que nous observons au quotidien avec nos candidats, à savoir qu’ils sont à la recherche de projets d’entreprise alignés avec leurs valeurs personnelles et dans lesquels ils vont pouvoir apporter une réelle contribution (…). Cette nouvelle génération de leaders est très soucieuse du bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle ».
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