Entre aspirations environnementales des consommateurs français et réalités de leur vie quotidienne, il y a un gouffre creusé aujourd’hui par les problèmes de pouvoir d’achat.
L’engagement écologique joue un rôle important pour les achats de 49% des Français, mais il n’est décisif pour 12% d’entre eux selon une enquête réalisée par Havas Commerce et CSA Research pour le salon Paris Retail Week début juin 2023. Soixante cinq pourcent des Français privilégient ainsi le prix et un tiers prennent en compte les promotions lors de leurs achats. Car huit Français sur dix doivent gérer un budget familial restreint. Pour un quart d’entre eux, cette contrainte budgétaire est particulièrement intense, selon l’institut qui a dressé le portrait-robot de l’enseigne qui répondra au mieux aux besoins des Français entre 2023 et début 2024.
La perception de l’augmentation des prix est généralisée dans tous les secteurs, notamment dans l’alimentation, l’énergie, les loisirs et les voyages. Près d’un Français sur deux (44%) envisage par ailleurs de réduire ses dépenses en achat plaisir dans les prochains mois, à commencer par les repas dans les restaurants mais aussi dans les achats de textile (35%). La réduction des dépenses dans l’ameublement est envisagée par 25% d’entre eux, dans les jouets, par 19%.
Moins de gaspillage plus d’occasion
Cette perte de pouvoir achat conduit les Français à être plus attentifs au gaspillage (plus 9 points par rapport à 2022), à acheter davantage de produits de seconde main ou d’occasion (plus 13 points), à privilégier les commerces de proximité (plus 11 points). L’appel aux outils d’essayage virtuel avant d’acheter est aussi en augmentation tout comme les QR codes (respectivement de 10 et 15 points) tandis que certaines pratiques comme les commandes sur Internet et le click and collect affichent un net recul (respectivement de moins 22 points et de moins 10 points), tout comme le drive (moins 4 points), marquant un retour aux pratiques d’avant Covid.
Selon cette même étude, les achats en magasin reviennent en force (90%) et ne sont pas affectés par la progression des commandes en ligne. Et ce malgré l’essor du commerce en ligne en hausse de plus quinze points par rapport à 2022. La fréquentation des petits commerces augmente également (35% des personnes interrogées déclarent les avoir fréquentés au cours des dernières semaines contre 30% à la même période de l’année précédente).
Ces achats physiques sont plébiscités d’abord car ils permettent de toucher ou d’essayer les produits (67%), de repartir immédiatement avec ses achats (51%) et qu’ils sont vecteurs de confiance (45%).
En 2023, environ un tiers des Français ont effectué des achats en ligne. Tout comme pour les achats en magasin, le prix reste la principale motivation (60%).
Enfin dans le choix des enseignes, si une certaine volatilité reste de mise, motivée par la recherche du meilleur prix, Lidl et Leclerc arrivent en tête des enseignes alimentaires (fréquentées respectivement par 54 et 53% des Français) tandis qu’Amazon et Action occupent les premières places, suivies par Decathlon, Le Bon Coin, Leroy Merlin et Vinted. Le prix et la défense du pouvoir d’achat sont désormais les premiers sujets sur lesquels les Français attendent des informations de la part des enseignes via notamment les catalogues toujours plébiscités à 71% (par boite aux lettres à 32 %, papier à 22 % et digital à 17 %). Des Français qui restent par ailleurs sceptiques (à 69%) sur la capacité des enseignes à devenir plus responsables, plus vertes et plus durables. Sur ce point la lutte contre le gaspillage est leur première attente (49%) en matière d’écologie et d’environnement.
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