L’historique bonneterie Lemahieu modernise ses équipements informatiques pour le futur et dans l’objectif aussi de respecter ses engagements en matière du développement durable.
PME familiale fondée en 1947 et basée dans les Hauts de France, Lemahieu fabrique des sous-vêtements, caracos, leggings, tee-shirts, et autres vêtements confortables. Elle assure la coupe et confectionne les vêtements après avoir acheté le fil qu’elle tricote, grâce à son outil de production totalement intégré. Après avoir réduit la voilure il y a quelques années à cause de la concurrence asiatique et du Maghreb, l’activité du fabricant est à nouveau porté par le vent favorable du «Made in France». En trois ans et sous la direction de Martin Breuvart et Loïc Baert qui ont repris l’entreprise en 2019, les effectifs de l’entreprise ont bondi de 90 à 130 personnes pour un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. Quelques 600 000 pièces par an sont fabriquées dans ses ateliers pour des marques qui revendiquent le label Origine France garantie comme le Slip Français.
Des processus de production plus maîtrisés
Lemahieu a aussi développé ses propres labels dont Hekla distribué dans les réseaux de grande distribution et Achel commercialisé dans un réseau de détaillants de centre-ville et sur son propre site Internet. Ces marques propres pèsent 40% de son activité et le volume de ses ventes en ligne a été multiplié par dix, ce qui pousse aussi la PME à refondre son site développé sous Prestashop, avec un nouveau merchandising et des effectifs renforcés. Elle s’est aussi engagée dans un vaste projet de restructuration de ses processus informatiques de production.
«Jusqu’à présent nous étions équipés d’un ERP sur AS400, spécialement créé pour l’entreprise. Nous avions besoin de simplifier nos procédures pour produire à la fois des petites et des moyennes séries, pour pouvoir répondre rapidement à des commandes spécifiques. Il nous fallait un outil moderne qui puisse communiquer avec d’autres solutions, notamment celles de nos ateliers partenaires», explique Loïc Baert. L’industriel a aussi besoin de prévisions fiables pour assurer ses livraisons dans les temps. Pour sélectionner un nouveau système d’information et comme elle ne dispose pas des ressources en interne, elle s’est faite accompagner de consultants qui vont l’aider à dresser une liste de fournisseurs informatiques. Trois solutions parmi une vingtaine étudiées seront retenues parmi lesquelles la suite métier Infor CloudSuite Fashion qui remportera les suffrages au final.
«A priori cet ERP peut paraitre surdimensionné mais nous gérons une chaine de valeur complexe, avons plusieurs métiers. Nous sommes à la fois client et fournisseur de plusieurs ateliers, créons nos propres produits… nous aimerions aussi faire grandir nos sous-traitants, tous ces ateliers régionaux qui participent à la croissance de l’entreprise». L’enjeu avec le projet de mise en place de l’ERP d’Infor était justement «de pouvoir continuer à garantir, voire renforcer, notre image de producteur en adoptant des processus de production toujours plus maîtrisés », ajoute-t-il.
Faire cohabiter les deux modes de production
Après avoir réalisé des réunions avec les « business owners » ou responsables de la partie business et technique et validé la bonne complétion de l’outil et le faible besoin de développements complémentaires, elle entreprend d’implémenter Cloudsuite en collaboration avec Authentic, l’intégrateur partenaire d’Infor. Les collaborateurs sont impliqués et les plus jeunes « digital natives » qui ont récemment rejoint l’entreprise, seront rapidement en mesure de maîtriser la solution. L’ERP déployé en cloud avec des données hébergées par AWS concerne toutes les étapes de la production, du devis jusqu’à la facture. Il doit mette en évidence les goulets d’étranglement, ordonnancer le travail, traduire les besoins de ressources en hommes-machine et en matières et apporter donc cette visibilité sur les délais de livraison tout en faisant cohabiter les deux modes de production pour les marques propres et celles des clients externes.
«L’ensemble des données et informations générées par nos divers métiers, à chaque étape de la fabrication de nos produits, doit pouvoir être immédiatement exploitable afin d’accélérer nos processus grâce à une vision globale et en temps réel de ces derniers. Non pas pour augmenter la production en termes d’échelle mais pour la diversifier afin de répondre à des attentes spécifiques de clients cherchant à se démarquer avec des produits originaux et personnalisés», ajoute le dirigeant.
La solution doit être couplée à un PLM (Product Lifestyle Management ou gestion du cycle de vie du produit) bientôt déployé mais dont l’implémentation a pris du retard à cause d’un cahier des charges mal retranscrit. L’ERP doit aussi se connecter au site Web ainsi qu’au logiciel de comptabilité.
Une neutralité carbone visée en 2030
D’autres projets sont en cours comme l’introduction de tablettes dans l’atelier de production afin de délivrer les bonnes informations au bon moment et d’introduire une bibliothèque de bons gestes. «Il nous arrive d’avoir des produits à confectionner pendant une période, qui ne seront pas renouvelés tout de suite. Nous ne voulons pas perdre ces historiques ». La mise en place d’outils en 3D pour la confection et pour éviter les nombreux allers-retours des prototypes et le déploiement de solutions pour l’impression numérique sont également envisagés. Ces projets ambitieux répondent aux exigences de Lemahieu en matière environnementale. Le bonnetier veut atteindre une neutralité carbone en 2030 et il vise la certification B Corp qui est octroyée aux sociétés commerciales répondant à des exigences sociétales et environnementales, de gouvernance ainsi que de transparence envers le public.
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