Le Forum de Giverny, rendez vous annuel de la RSE en France, a réuni pendant une journée des entrepreneurs, grands groupes, associations, universitaires, mais aussi des ministres et secrétaires d’État pour présenter des propositions issues de plusieurs groupes de travail et visant à accélérer la transition écologique et sociale de la France.
La cinquième édition du Forum de Giverny, rendez-vous annuel de la RSE, s’est déroulée le 1er septembre 2023 et a réuni plus de 300 responsables d’entreprises, prestataires et consultants comme Wavestone ou Cap Gemini, observateurs comme le cabinet Nelly Rodi, recruteurs comme Birdeo, associations comme le WWF ou ORSE, ainsi qu’une demi-douzaine de ministres et secrétaires d’État. Même le ministre de l’Économie Bruno Lemaire s’est fendu d’un message en visio, saluant ces 30 propositions issues des groupes de travail initiés par le Cercle de Giverny, organisateur de cette journée, et dévoilées pendant l’événement.
Se présentant comme «un laboratoire d’idées hybride décidé à agir en faveur du déploiement opérationnel de la RSE systémique», le Cercle de Giverny rassemble plus de 200 experts de la RSE, issus de l’entreprise, des institutions, des associations, des ONG, de l’enseignement supérieur ou encore des syndicats, et lance des travaux placés sous le haut patronage du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. «Nous sommes dans une moment de bascule des modèles économiques», a rappelé le Bruno Lemaire.
Cette nécessaire transformation des modèles économiques et des stratégies entrepreneuriales face à la lutte contre le réchauffement climatique, face aux enjeux sociaux et sociétaux, ont été les fils conducteurs de la journée. Mais il a aussi été question de la prise en compte de la santé au travail, des nouveaux outils de mesure d’impact comme la « Corporate Sustainibility Reporting Directive » (CSRD), proposée par la Commission européenne qui obligera en 2024 plus de 50 000 entreprises de plus de 250 salariés en Europe à établir un reporting extra-financier sur leurs implications RSE, ou encore de redonner une place à la nature, trop souvent oubliée, dans les instances de décision.
Sur ce point plusieurs idées ont émergé dont certaines sont ambitieuses, comme « indexer une partie de la rémunération variable des dirigeants d’entreprise à la réalisation d’objectifs quantifiés favorisant la prévention et l’évitement des atteintes à la nature, ainsi que sa préservation, sa restauration et sa régénération » ou encore celle de « proposer un administrateur (ou plusieurs) chargé(s) de représenter les intérêts de la nature au conseil d’administration de l’entreprise ». Selon Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable et des affaires institutionnelles de Kering, il faut « donner une voix à la nature ». La responsable cite comme exemple l’entreprise de cosmétiques britannique Faith in Nature qui l’a mis en œuvre en 2022. Le rôle est pris en charge par un binôme issu de deux associations de défense des droits de la nature.
D’autres propositions ont été faites dont celles de « favoriser la résolution amiable des différends relatifs aux atteintes faites à la nature dans la chaîne d’approvisionnement » et enfin « d’encourager les entreprises à investir dans des fonds dédiés au financement de projets de conservation et de restauration de la nature et au développement des modèles d’affaires régénératifs ».
Créer un esprit collaboratif
« Le concept de RSE systémique veut dire que la RSE n’est plus cantonnée à une seule direction mais qu’elle infuse à tous les niveaux, dans tous les métiers. Les années à venir seront riches mais il faut renouer des liens forts en créant un esprit collaboratif», a déclaré Romain Mouton, président du Cercle de Giverny et président de RM conseil. Les propositions sujets de ces tables rondes, ont contribué à dresser un état des lieux, à informer sur des actions en cours, et à imaginer de nouveaux chemins vers plus de RSE, mais sans toutefois pouvoir être débattues par l’auditoire, ce qui a manqué à cette journée.
Pour les entreprises qui veulent s’engager, en particulier les PME, l’information reste néanmoins essentielle comme l’a souligné Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, rappelant tous les dispositifs d’aide mis à la disposition des petites entreprises et des artisans. « Il faut repenser une étape relative à l’information du côté de l’État. Il y a énormément de dispositifs d’accompagnement. Si je prends les aides à la transformation écologique, il y a l’Ademe les CCI, la BPI etc… au total il y a plus de 340 types d’aides différentes ».
Face à cette masse d’information qui décourage bon nombre de petites entreprises, « il faut ranger notre maison’« , a insisté la ministre en annonçant le lancement d’une plateforme « user centric » d’ici la fin de l’année qui proposera des solutions en fonction des besoins. Certaines de ces propositions pourraient, par ailleurs, être intégrées dans la feuille de route du gouvernement et annoncées lors du prochain Conseil de planification écologique qui devrait se tenir le 14 septembre prochain, selon Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique. Celui-ci a également rappelé que « la moitié de la baisse des émissions était entre les mains des entreprises, un quart entre celles des ménages et un quart entre celles des collectivités ».
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