La Fédération du e-commerce et de la vente à distance dresse le bilan des ventes en ligne au premier trimestre dont la croissance s’inscrit dans une tendance durable.
Les ventes internet des commerces physiques ont progressé deux fois plus rapidement que la moyenne du marché, et trois fois plus vite que celle des sites pure-players selon les dernières observations de la Fevad. La Fédération vient de présenter les résultats des ventes sur internet pour le 1er trimestre 2021 ainsi que les premières tendances du mois d’avril et l’impact d’un an de crise sanitaire sur le marché.
Le secteur du e-commerce (produits et services) a ainsi atteint près de 30 milliards d’euros au 1er trimestre 2021, en hausse de 14,8% sur un an. Ce sont les ventes de produits qui en sont le moteur avec une croissance estimée à +30%, tandis que l’e-tourisme selon les données issues de son panel chute à nouveau de 49%. Le panier moyen, après trois trimestres consécutifs de hausse affiche pour sa part une légère baisse à 58 euros (contre 60 euros en 2019). La vente de produits sur internet a continué de jouer un rôle d’amortisseur économique pour les commerces physiques et les TPE et PME selon l’organisme qui note un pic de ventes en avril de +28% par rapport à avril 2020 et de +163% par rapport à avril 2019. Les places de marché ont également continué «à fournir un débouché complémentaire pour de nombreuses TPE/PME et limiter ainsi le recul de leurs ventes». En moyenne sur les trois premiers mois de l’année, elles ont progressé de +44%, une croissance qui, pour la première fois depuis le début de la crise, dépasse celle du marché. Cette croissance des ventes en ligne «s’inscrit dans une tendance durable, en particulier sur le secteur alimentaire», selon François Momboisse, président de la Fevad.
Sur ce marché, les derniers chiffres NielsenIQ dévoilés en partenariat avec la Fevad confirment l’accélération du e-commerce alimentaire en France et ailleurs depuis les premiers confinements de 2020. Dans l’Hexagone le circuit a gagné 4 à 5 ans en quelques mois, battant des records de parts de marché. Sur l’ensemble de l’année 2020, les ventes des PGC online ont progressé de 42%. «Aux États-Unis, les ventes alimentaires online ont plus que doublé en 2020, avec au passage une fragmentation du marché, les sites d’e-commerce challengers se multipliant et progressant fortement, Instacart en tête», précise Daniel Ducrocq, directeur d’A3Distrib et des services à la distribution Europe chez NielsenIQ.
En Europe également, le poids du e-commerce s’est consolidé, tant dans les pays où la grande consommation online reste émergente (comme l’Allemagne, de 1,0% à 1,4% du marché en un an), que dans les pays avancés comme la France et le Royaume-Uni. Outre-Manche, le circuit online a gagné plus de quatre points entre 2019 et 2020, passant de 7,6% à 12% de parts de marché. La France néanmoins se distingue toujours des autres pays «avec un dispositif spécifique et protéiforme» avec les drives opérés par les enseignes d’hypermarchés et supermarchés qui concentrent l’essentiel des ventes online de produits alimentaires (soit plus de 90%), la livraison à domicile proposée par ces mêmes enseignes mais aussi par les pure-players, les drives piétons qui continuent leur déploiement et de multiples nouveaux acteurs avec souvent des circuits courts pour les produits frais et locaux.
Convaincre les nouveaux clients
Les nouveaux acheteurs d’alimentation en ligne dont le nombre a considérablement augmenté (2,4 millions de plus lors du premier confinement en 2020, soit une hausse de 50%) notamment parmi des foyers de retraités (sur-représentés) et les télétravailleurs, sont encore à fidéliser. «Certains consommateurs déçus par l’expérience online évoquent des listes de courses non respectées, incomplètes, quel que soit le type de e-commerce. En drive, une offre en apparence limitée sur les sites, ainsi que la saturation des créneaux, ont également pesé sur la satisfaction des clients». Pour Daniel Ducrocq, «la bataille n’est pas gagnée et les distributeurs vont devoir convaincre ces nouveaux clients pour que le clic devienne une nouvelle habitude d’achat». Il en va de même pour les autres catégories de produits.
«Avec l’essor et la démocratisation du e-commerce, observés avant la crise et encore renforcés depuis le début de celle-ci, les sites ont la responsabilité de satisfaire leur clientèle et la fidéliser. L’offre de services autour des achats devient un élément de différenciation essentielle : d’une part, les cyberacheteurs accordent une importance toute particulière aux services de livraison et de retour pour le choix de leurs sites d’achat. D’autre part, la présence d’une offre digitale en complément des magasins physiques a été un réel plus pour les cyberacheteurs qui ont pu continuer à consommer malgré les fermetures successives des magasins», souligne Jamila Yahia-Messaoud, directrice du département Consumer Insights de Médiamétrie qui a interrogé les internautes sur leurs pratiques d’achat en ligne au cours de ces trois derniers mois.
Le choix du domicile reste privilégié
L’enquête qui dévoile les préférences en matière de livraison montre que parmi les options proposées par les e-commerçants, le choix du domicile reste privilégié par 87% des cyberacheteurs. C’est le cas pour l’ensemble des catégories d’achats, à l’exception de l’alimentation et boissons pour lesquelles ils ont préféré retirer leurs achats en magasin ou en point relais (57% contre 45% pour la livraison à domicile). Le point relai vient en seconde position. Au premier trimestre de l’année, il séduit un acheteur en ligne sur deux. La livraison en magasin constitue quant à elle une méthode complémentaire aux deux précédentes. Dans une période marquée par les fermetures des commerces non-essentiels, le retrait de commandes réalisées en click & collect est choisi par 33% des achteurs en ligne. Enfin, le retrait avec paiement en magasin, la livraison en consigne ou encore la livraison sur le lieu de travail sont utilisés par respectivement 12%, 4% et 3% d’entre eux.
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