La crise sanitaire pousse les TPE et petits commerçants à accélérer leurs digitalisation. Pour les aider à surmonter cette crise de nombreux fournisseurs rendent leurs applications gratuites. Mais faute de clients, beaucoup de commerçants non alimentaires pourraient fermer définitivement.
Nombreux sont les fournisseurs de solutions numériques pour le commerce qui rendent leurs applications gratuites et accessibles pour venir au secours des TPE, commerçants et travailleurs indépendants en cette période de crise sanitaire. Goovee, société du groupe Axelor, spécialisée dans l’édition de logiciels de gestion, vient de mettre à leur disposition un portail client qui sera gratuit pendant un an. Proposé en mode SaaS, il offre deux applications distinctes : l’une, Goovee Pro pour les professionnels, accessible sur mobile, App, ou Internet permet de gérer ses produits et services, et l’autre destinée aux clients donne la possibilité d’acheter en ligne et de suivre ses commandes. Ceux-ci peuvent acheter ou réserver et payer en ligne avec Stripe, Paypal ou avec les moyens de paiement classiques du commerçant et ensuite, soit venir chercher leur produit en mode drive, soit se faire livrer. « Nous avons décidé de proposer un outil permettant la continuité de l’activité où qu’ils se trouvent, d’un clic depuis leur smartphone, leur tablette ou leur ordinateur », explique Thibaud Zuppinger, responsable marketing de Goovee. L’entreprise permet ainsi de créer sa boutique en ligne, de recevoir des commandes en ligne, d’organiser des livraisons ou des retraits sur place, de pouvoir être payé, d’assurer une gestion des stocks avec le retrait automatique d’un produit épuisé et de suivre les livraisons avec la gestion des frais de port si besoin.
Si toutes ces initiatives sont bienvenues et contribuent à accélérer la digitalisation des petits commerçants, elles ne suffiront pas à éviter la fermeture de nombre d’entre eux. Selon une étude du Conseil du Commerce de France menée du 31 mars au 8 avril 2020 auprès des fédérations adhérentes représentant l’ensemble des secteurs du commerce non alimentaire et qui a récolté 3267 répondants (représentants plus de 5000 points de vente), 91% des commerces non alimentaires sont sans aucune activité depuis la fermeture obligatoire des magasins le 16 mars dernier. « Le confinement et la restriction des déplacements de clients aux seuls achats de première nécessité expliquent que la fermeture des magasins, y compris pour ceux pouvant continuer à accueillir du public, est surtout liée à l’absence de clients », note l’organisation. Après la période de confinement, 21% d’entre eux pensent à une fermeture définitive et ce chiffre monte à 30% chez les commerces indépendants. « Force est de constater que les commerces fermés n’ont pas pu maintenir une activité car les restrictions de déplacements ont mis un frein au retrait de commandes par leurs clients. Lorsque cela est possible, seuls quelques commerçants réalisent des livraisons en direct ou par un tiers ». Pour 8% des franchisés et indépendants qui ont pu maintenir une activité de vente à distance de produits, le commerçant privilégie la livraison à domicile.
Un mois après le confinement, les commerçants non alimentaires restent ainsi « très inquiets sur le devenir de leur commerce et ne sont pas très optimistes quant à une reprise rapide de leur activité ». Ils sont près de 50% à estimer qu’il faudra une période transitoire d’au moins six mois pour imaginer une reprise normale.
Laisser un commentaire