Incertitude face à l’avenir et préservation des acquis sont deux préoccupations des dirigeants, pointées dans le dernier Baromètre des entreprises françaises 2024.
L’incertitude ou la confiance ? Les trois quarts des dirigeants interrogés (77%) oscillent entre les deux, dans la dernière édition du Baromètre des entreprises françaises 2024. Réalisé par Eurogroup Consulting fin 2023 auprès de plus de 500 dirigeants, des PME jusqu’aux grandes entreprises, le baromètre témoigne des craintes toujours présentes dans les esprits. Et sans compter les 15% qui se déclarent ouvertement pessimistes.
La perception a évolué, depuis «la tentation de l’enthousiasme» début 2022 soit avant la guerre, en passant par «l’expectative» début 2023, et enfin «l’incertitude» début 2024. La confiance a visiblement diminué, et pour cause ! la guerre s’est installée dans la durée. «Les crises persistent et des tensions géopolitiques majeures se sont même aggravées», note Gilles Bonnenfant, président d’Eurogroup Consulting.
Pourtant, les risques géopolitiques ne préoccupent que 11,6% des dirigeants interrogés. Les entreprises françaises ne se sentent pas directement menacées par les guerres en cours. En revanche les conséquences économiques des événements peuvent s’avérer préoccupantes : 70% des chefs d’entreprises se disent concernés par des risques économiques dont l’inflation en premier, et par des risques financiers dont la dette, le remboursement du PGE, le taux bancaire, c’est le premier sujet évoqué parmi les différents risques majeurs, devant le risque lié au coût de l’énergie (17%), le risque de pénurie de main d’œuvre (13%) surtout pointé par l’industrie et le BTP. Le risque cyber (env 5%) apparait en dernier «…alors qu’il était placé au second rang en 2022, de fait, l’urgence et l’ampleur des risques économiques et financiers prédominent», estime le cabinet.
Face à ces risques, les dirigeants adoptent une posture de préservation des acquis. En premier lieu de la rentabilité de leurs entreprises, c’est le défi prioritaire de l’année pour 45% des interrogés. Il est suivi du sujet RH, notamment l’engagement des collaborateurs (pour 24%). La transition écologique (14%) apparait pour la première fois dans le trio de tête des défis.
Sobriété énergétique et les achats durables en tête des préoccupations RSE
Parmi les leviers à la disposition des entreprises, le cabinet pointe la place relativement limitée de l’IA : près de 61% des PME ne se sentent pas concernées ou bien faiblement concernées par ces outils. Et même parmi les grandes entreprises et les ETI, moins de deux tiers (58%) perçoivent l’IA comme un levier possible de compétitivité. C’est dire le décalage entre la place de l’IA comme un outil de productivité révolutionnaire dans l’imaginaire collectif, et sa place dans les projets des chefs d’entreprise, bien plus prudents quand il s’agit d’engager leurs organisations. D’ailleurs 16% des interrogés font remonter les préoccupations de leurs salariés : les équipes sont inquiètes des risques crées par l’IA pour les emplois.
Les leviers liés à la RSE sont aussi pris en compte. Près de 68% des dirigeants mettent la sobriété énergétique et les achats durables en tête de leurs préoccupations RSE, surtout les chefs des PME (73%). Les patrons des ETI et grandes entreprises sont aussi préoccupés par la conformité aux différents référentiels, y compris les plus exigeants, sur lesquels ils seront jugés par leurs clients (23%), par le reporting extrafinancier mettant en lumière leurs performances RSE (14%) et aussi par la maitrise de la trajectoire RSE par leurs propres sous-traitants (7%). Les considérations liées à une économie durable peuvent parfois sembler plus présentes que celles liées à l’IA, surtout auprès des PME, les deux axes de développement restant malgré tout complémentaires pour 2024.
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