Persévérante et organisée, Flora Wengerow dirige l’agence Openbravo en France, éditeur informatique d’origine espagnol qui cible en premier lieu les entreprises du retail. Une ascension qu’elle doit à son travail et à sa confiance dans ses capacités.
Dans cet univers de l’édition informatique, les femmes se font plutôt rares. Pourtant à force de ténacité, certaines d’entre elles parviennent à briguer et à obtenir des postes de dirigeantes. C’est le cas de Flora Wengerow. Depuis un peu plus de cinq mois, elle est directrice des opérations du groupe informatique d’origine espagnole Openbravo pour la France et l’Europe du Nord. Il faut dire que le premier modèle et exemple de Flora Wengerow, née en région parisienne près de Chambourcy, c’est sa maman. A la tête d’une pharmacie qu’elle a fondée, elle lui a donné le goût du travail et de la persévérance. «J’ai surtout senti très vite qu’en tant que femme il fallait que je bosse encore plus pour réussir». A 17 ans, la jeune femme quitte la région parisienne pour suivre des études d’ingénieur, option chimie, à l’HEI (Hautes Études d’Ingénieur) à Lille. A l’époque, elle ne sait pas encore vers quoi elle va se diriger. «J’ai toujours procédé par élimination. Je savais ce que je ne voulais pas faire. Cette école généraliste m’apportait un choix d’options assez large».
Cinq ans après, tout juste diplômée, elle part seule à Cambridge pour «combler un manque» et apprendre la langue anglaise. «Cette expérience m’a donnée confiance en moi. J’ai muri, suis devenue autonome et mon côté timide et un peu introverti s’est effacé». Sa première expérience professionnelle commencera par un stage chez Tape à L’œil au sein du département étude et organisation. Une dénomination qui plait et attire tout de suite l’attention de Flora Wengerow qui se définit elle-même comme «carrée, rigoureuse et organisée». C’est à cette période qu’elle rencontre les équipes de l’éditeur nordiste pour le retail Cylande (aujourd’hui Cegid). «Ils m’ont débauchée et je suis restée dix ans chez Cylande. Malgré le fait que je sois une femme et malgré mon jeune âge, j’ai grimpé les échelons et à 22-23 ans je gérais déjà des projets complexes, des projets de crise qu’il fallait remettre d’aplomb et qu’il fallait aussi faire grossir». Elle dirige alors une équipe d’une trentaine de personnes, des chefs de projets, consultants, experts technologiques et architectes en informatique avec le soutien de Jean-Pierre Paugam, le fondateur de entreprise mais aussi celui de Bruno Menteaux, l’un des cadres dirigeants, qu’elle suivra d’ailleurs un peu plus tard au moment de la création de la filiale d’Openbravo en France. «Bien sûr j’ai ressenti des freins et étais moins bien payée qu’un homologue masculin pour le même poste. Mais je m’investissais énormément. Ma passion a toujours été le travail et il fallait que j’en fasse plus car on m’attendait aussi au tournant. Les femmes ont souvent davantage besoin d’être mises en confiance. Avec les nouvelles générations, cela tend à s’estomper».
Lorsqu’elle quitte Cylande en 2018 au moment ou l’entreprise vient d’être rachetée par Cegid, Flora Wengerow qui aime les défis et ne veut pas se retrouver dans un «grand groupe» est directrice de comptes (son titre officiel est « directeur de comptes»). Elle anime une équipe de 25 chefs de projet et de directeurs de projets en France et en Chine, pilote avec eux l’intégralité des phases projet et des services associés pour des clients comme les Galeries Lafayette, le groupe Eram, Nocibé, Chantelle, Guerlain, le groupe Beaumanoir et d’autres encore. Elle rejoint alors l’aventure Openbravo aux côtés de Bruno Menteaux et de Christophe Dubuis pour créer l’agence France, monter une équipe d’experts retail, intégrer des nouveaux partenaires et suivre les clients tout au long des projets. «Il a fallu tout créer. Le groupe espagnol était déjà présent en France à travers son client But. J’ai rencontré les actionnaires et dirigeants et je dois dire que je n’ai senti aucune barrière homme-femme au sein de leur entreprise. Nous avons signé de premiers contrats clients et fait grandir les équipes. J’ai pris la tête de la structure après le départ de Bruno Menteaux (qui a rejoint Jean-Pierre Paugam pour créer Adeiz, ndlr)».
Aujourd’hui à la tête d’une équipe d’une trentaine de personnes hors prestataires, Flora Wengerow mène des missions larges et variées et ses journées types ressemblent à des marathons. «J’arrive très tôt au bureau et souvent la première. Il faut dire que mon plus jeune enfant me réveille à 5 heures ! Il s’agit de tout résoudre en un minimum de temps. Je me fais un point d’honneur d’aller chercher mes deux enfants à la crèche et à l’école mais j’apporte souvent du travail à la maison pour le soir ou le week-end. Cela ne m’apparait pas comme un contrainte. J’ai aussi la chance d’avoir un conjoint pour qui le partage des tâches ménagères est naturel. Beaucoup de femmes malheureusement ne sont pas dans cette situation». Pour l’instant seulement six femmes dans son équipe occupent des fonctions IT. «J’essaie d’avoir un management souple, de proximité, basé sur la confiance. Je connais leur charge mentale et physique. J’en ai marre des fonctionnements pyramidaux. Les échanges sont très transparents avec les équipes et je me fais aussi challenger». Quand elle ne travaille pas, Flora Wengerow s’autorise un peu de détente hebdomadaire à la piscine. «L’eau, la natation absorbent mes émotions. Je ne recherche pas le défi». Ses priorités restent sa famille et son travail. « Mon objectif est de doubler les effectifs de l’entreprise l’an prochain… et après, on verra. Si l’on se positionne bien soi-même, tout vient naturellement », assure la dirigeante qui aime aussi la simplicité du Nord et est «tombée amoureuse» de cette région.
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