Patou s’engage dans la transparence et l’éco-responsabilité avec Fairly Made

Temps de lecture : 4 minutes

plateforme dédiée au sourcing @clesdudigitalLa jeune pousse Fairly Made continue de creuser son sillon dans l’univers du textile et du luxe en faisant évoluer sa plateforme dédiée au sourcing et à la fabrication éco-responsable, aidée par ses premiers clients comme Patou.

Quand elle rejoint la maison Jean Patou, renommée «Patou» par son propriétaire LVMH, Sophie Brocart n’a pas seulement comme mission de relancer le prêt-à-porter féminin aux côtés du directeur artistique Guillaume Henry, mais aussi celle d’accentuer sa durabilité. «L’impact a toujours fait partie de la culture de la maison qui veut aussi être une source d’inspiration et contribuer aux changements dans l’univers de la mode», souligne Sophie Brocart. La directrice générale était invitée à participer à une conférence organisée sur le stand de LVMH lors du dernier salon Viva Technology, intitulée «Dare for better future : entrepreneurship with impact» (Osez pour un avenir meilleur : entrepreneuriat avec impact).

La griffe a été fondée en 1914 par le couturier et parfumeur Jean Patou dont les activités avaient été arrêtées en 1987. Elle a été acquise par LVMH en 2018 qui aurait déboursé environ 10 millions d’euros pour prendre 70% des parts selon un article paru dans L’Informé fin 2022. Depuis, elle ferait un peu office de start-up pour le groupe de luxe. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’elle a été la première à déployer la plateforme de Fairly Made. Créée en juin 2018 par Laure Betsch et Camille Le Gal, Fairly Made développe une solution BtoB pour accompagner les marques dans la conception de collections responsables. Elle a commencé par construire une bibliothèque avec des échantillons de matières écoresponsables, fabriqués par des ateliers partenaires et ouverte aux stylistes des marques. Elle a lancé une plateforme de mesure d’impact, pour évaluer la traçabilité, la recyclabilité et l’impact environnemental et social des vêtements d’une marque, produits ou non par Fairly Made. Après un diagnostic complet auprès des fournisseurs, la startup propose ainsi un bilan, accessible aux consommateurs via un QR code ou une étiquette lisible, adossée au vêtement concerné. En octobre 2022, elle a levé cinq millions d’euros auprès d’ETF Partners et du Fonds by French Founders.

Plus transparence dans le choix des fournisseurs

plateforme dédiée au sourcing @clesdudigitalLa jeune pousse accompagne déjà plusieurs marques dont Asphalte, Balzac Paris, Cabaïa, celles du groupe SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac) ou du groupe Rossignol. Si les entreprises de la mode et du textile doivent faire face à de nouvelles obligations avec la loi Agec à commencer par celles réalisant un chiffre d’affaires annuel de plus de 50 millions d’euros, délivrant au moins 25 000 pièces sur le marché national, qui doivent désormais informer leurs clients sur leur chaîne d’approvisionnement, l’utilisation de matériaux dangereux, le recyclage du produit ou la présence de matériaux recyclés, les préoccupations environnementales ne sont pas nouvelles chez LVMH. Voilà plus de 17 ans que Alexandre Capelli a pris la direction de l’environnement au sein du groupe pour définir la stratégie, mettre en œuvre le suivi des indicateurs clés de performance, gérer l’éco-conception et la chaîne d’approvisionnement et des matières premières. «Nous avons rapidement identifié Fairly Made pour le co-design des articles», affirme le responsable. Patou qui a été recréée «from scratch» comme le rappelle Sophie Brocart, a cherché «à être la plus transparente possible dans le choix de ses fournisseurs».

Concrètement la plateforme Fairly Made se connecte avec les différentes solutions technologiques de la marque dont le PLM (Product Lifecycle Management) ou logiciel de gestion du cycle de vie des produits, le CRM pour gérer la relation client et le PIM (Product Information Management) pour la gestion des informations produits via des APIs. «Toutes les informations sont sécurisées sur la plateforme», assure Camille Le Gal. «Avec Patou nous partageons la même vision et toutes les équipes étaient très motivées. La clé du succès est aussi de travailler main dans la main avec les équipes IT, mais aussi le marketing,  le retail. Tout le monde doit parler le même langage».

Fairly Made a commencé par évaluer 64 produits de la ligne Les Essentiels de Patou (basiques de la garde-robe saisonnière tels que des jeans, des pantalons noirs, des vestes en denim et des T-shirts et débardeurs blancs) en se concentrant sur la traçabilité et la recyclabilité des articles et délivrer un premier score. Sur une échelle de 1 à 5, Patou a obtenu une note de 2,84 pour la traçabilité et de 2,39 pour la recyclabilité de ses produits. Mais ce n’est que la première étape d’un partenariat plus large. «Fairly Made n’est pas Microsoft ou Amazon, il y a tout un process à mettre en place que nous allons développer pour nos autres marques», explique Alexandre Capelli. Pour la start-up, ce contrat patiemment attendu dans l’univers du luxe affirme en tout cas la pertinence de son modèle. «Never give up» (n’abandonnez jamais), conseille Camille Le Gal, en s’adressant aux jeunes entrepreneurs et entrepreneuses venus assister à la conférence.

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