Malgré le contexte, les e-commerçants sont plus confiants sur leurs perspectives de développement en 2025 et l’international se positionne parmi l’un des leviers de croissance les plus importants, selon une enquête de la Fevad présentée en ouverture de One to One Retail E-Commerce à Monaco qui vient d’ouvrir ses portes.
Les e-commerçants et retailers réunis à la quatrième édition de One to One Retail E-commerce à Monaco qui vient d’ouvrir ses portes le 11 mars, ont comme point commun cette volonté de «créer un commerce à la fois plus durable et plus performant», constate Sonia Mamin, directrice de cet événement qui a réuni une centaine de dirigeants la veille de l’ouverture. Ils sont aussi pour la plupart d’entre eux plutôt optimistes, ou en tout cas plus confiants qu’en 2024.
Un moral en nette amélioration
Selon le baromètre présenté en ouverture par Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, la fédération du e-commerce, le moral des e-commerçants est ainsi en nette amélioration puisque 34% des dirigeants français se considèrent plus optimistes, contre 25% l’an dernier. La fédération du e-commerce a menée cette étude avec Toluna Harris Interactive du 18 décembre au 14 février dernier auprès d’un échantillon de 230 dirigeants répartis en deux groupes, dont un panel de 114 dirigeants français de sites de tailles et de secteurs très différents avec toutefois une sous-représentation des services, et un panel d’Européens (Allemagne, Belgique, Italie et Espagne). «L’objectif de cette étude c’est d’abord d’essayer de comprendre le marché et d’évaluer l’état d’esprit dans lequel se trouvent les dirigeants aux commandes entreprises et de voir comment ils abordent l’année à venir en matière de e-commerce. Et là, la bonne nouvelle cette année c’est qu’effectivement on voit une nette amélioration de leur moral,» observe Marc Lolivier. «Nous avons un vrai retournement de tendance et cette amélioration est partagée aussi par les dirigeants européens.»
Concrètement 38% des dirigeants Français pensent que le marché sera en croissance en 2025 contre 30% en 2024. D’autres tendances se confirment comme le développement du marché de la seconde main (74%). Une autre est la montée en puissance des sites asiatiques qui traduit finalement une préoccupation croissante et justifiée de la part des sites de e-commerce. «Je rappelle que 22% des colis distribués par la Poste sont destinés aux clients de Shein et Temu. Au niveau européen, cela représente 4,6 milliards de colis à l’année et 10 tonnes de marchandises. » Les dirigeants sont par ailleurs un peu moins pessimistes à court terme sur la fermeture des sites (57%, en baisse de 19 points) mais ils sont toujours très prudents sur les levées de fonds et les introductions en bourse. Enfin 64% des dirigeants Français pensent que leur chiffre d’affaires sera en augmentation et 60% comptent sur une amélioration de la performance financière. Une fois n’est pas coutume, les Français sont cette fois plus confiants sur l’avenir de leur entreprise que leurs homologues européens (58%).
Moins d’investissements en marketing
Pour atteindre leurs objectifs et parvenir justement à cette croissance du chiffre d’affaires et des résultats, les investissements prioritaires des Français ne porteront pas sur le marketing et la publicité qui dominait l’an dernier, mais sur l’international qui arrive en tête avec un bond «spectaculaire» de 17 points. Viennent ensuite l’informatique et la RSE à la troisième place. Dans le marketing, ce sont les réseaux sociaux qui arrivent en tête des investissements. «La monétisation de l’audience est plus forte en France où on doit avoir une accélération. La bonne nouvelle également c’est que les budgets innovation sont en augmentation aussi bien en France qu’ailleurs en Europe.» Les innovations qui devraient le plus bénéficier de cette augmentation des budgets sont sans surprise ceux qui concernent l’intelligence artificielle, puis les offres de « Buy Now Pay Later. » La blockchain et la réalité virtuelle apparaissent plus prometteurs aux yeux des Français et le live shopping l’est davantage pour les Européens. «En revanche on voit que le métaverse continue à susciter du scepticisme de la part de nos deux panels».
IA et cybersécurité
82% des entreprises déclarent utiliser des solutions à base d’IA générative. C’est dix points de plus que l’an dernier, avec en tête des solutions au service de la relation client. «On pense bien sûr aux agents conversationnels mais également à la sécurité contre la fraude et à la logistique». Enfin 73% des dirigeants Français déclarent avoir une activité à l’étranger, soit une progression de quatre points par rapport à l’an dernier. Avec au hit-parade des destinations toujours la Belgique, suivie de l’Espagne et cette année l’Allemagne qui passe devant l’Italie. «A noter que la France et le marché préféré pour les Italiens et les Allemands et le second marché pour nos amis belges et espagnols.» 81% pensent que cette activité internationale va progresser dans les deux ans. «Il y a aussi des sujets qui correspondent à des préoccupations émergentes comme la déconsommation, cette tendance des consommateurs à vouloir consommer moins ou autrement. 60% des dirigeants pensent que cette tendance est en train de s’installer et 63% qu’elle va se développer. C’est une tendance de fond qui accompagne aussi les mouvements RSE. L’un des sujets qui reste préoccupant est celui de la cybersécurité avec plus de 60% des sites qui considèrent qu’en 2024 il y a eu plus d’attaques cyber qu’en 2023 et 82% pensent qu’elles devraient augmenter.
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