Dans un nouveau rapport, Accenture identifie six signaux pour guider les entreprises à l’ère de la transformation accélérée
Accenture vient d’éditer un nouveau rapport intitulé « Business Futures » qu’il présente comme une «feuille de route pour aider les dirigeants à naviguer avec confiance entre les principales tendances du changement pour, non seulement voir, mais aussi saisir, les meilleures opportunités». Selon l’une de ses récentes études, si 88% des entreprises ont une image claire des défis auxquels elles sont confrontées aujourd’hui, seulement 6% d’entre elles sont en effet totalement confiantes dans leur capacité à prévoir et à répondre aux futurs changements de rupture. Le groupe de services s’est basé sur des signaux provenant de 400 chercheurs et membres de son réseau d’experts d’Accenture, appartenant aux mondes de l’entreprise, de l’université et de la société civile, les a testés auprès de sa communauté mondiale et a utilisé des méthodes de recherche pour en faire ressortir six prioritaires. «Le délai d’action extrêmement court face aux perturbations de l’année dernière a créé un plus grand sentiment d’urgence mais aussi des opportunités pour les organisations d’accroître leur agilité, d’explorer de nouveaux modèles économiques et de construire de nouvelles capacités qui renforcent leur résilience», estime Cédric Vatier, directeur exécutif strategy & consulting chez Accenture.
Selon Accenture, des tendances de longue date telles que l’importance accrue des expériences client, l’adoption plus large du cloud et les changements des habitudes d’achat ont toutes été interrompues, accélérées ou inversées en raison de la pandémie. En parallèle, de nouvelles chaînes d’approvisionnement et de nouveaux modèles commerciaux ont été mis en place en seulement quelques jours et non plus en plusieurs mois, et la promesse de nouvelles percées scientifiques s’est concrétisée en quelques mois et non en plusieurs années. «Tout cela, associé à de profonds changements structurels engendrés par plus d’une année de turbulences, a fait émerger un environnement prêt à se réinventer, accompagné d’un puissant désir de se projeter dans l’avenir pour mieux planifier le changement et son impact ».
Analyse de données et l’intelligence artificielle
Parmi les six signaux identifiés qui seront déterminants dans la réussite future des entreprises, le premier consiste à «apprendre du futur et anticiper le changement». «À l’heure où les entreprises repensent radicalement leurs façons de générer de la croissance, s’appuyer uniquement sur les données historiques pour préparer l’avenir ne fonctionne plus», selon le cabinet. Pour prendre des décisions plus rapidement, de nombreuses entreprises utilisent désormais l’analyse de données et l’intelligence artificielle pour repérer, répondre et cibler les évolutions du marché et de la consommation. L’étude montre que 77% des entreprises ont augmenté l’utilisation de sources internes et externes de données en temps réel au cours des 12 derniers mois, mais pour seulement 38% d’entre elles, les équipes utilisent les données en temps réel dans leur travail quotidien. En outre, dans 36% des entreprises seulement, un membre du comité de direction est en charge de ce sujet. Et moins de la moitié (43%) disposent des compétences suffisantes en interne pour développer cette capacité.
Devenir une fédération d’organisations
Alors que la crise mondiale a fragmenté les marchés, que de nouveaux concurrents émergent, les entreprises vont aussi décentraliser la prise de décisions. «En donnant à leurs «périphéries» le pouvoir de prendre la plupart des décisions opérationnelles quotidiennes, les entreprises libèrent leur direction qui peut ainsi se concentrer sur les décisions stratégiques clés». Selon l’étude, 91% des entreprises sont désireuses et capables de fonctionner davantage comme une vaste fédération d’organisations pour répondre à des environnements économiques de plus en plus fragmentés. Et plus de la moitié (58%) des entreprises prévoient de changer leur modèle de gouvernance au cours de l’année prochaine.
Raison d’être et développement durable
Il s’agira aussi de «formaliser sa raison d’être pour qu’elle profite à tous». Aujourd’hui les entreprises reconnaissent la nécessité d’avoir une raison d’être qui bénéficie à toutes les parties prenantes mais l’écart entre les intentions et les résultats s’accroît selon Accenture. Quelque 28% des dirigeants affirment ne pas être personnellement engagés à créer de la valeur pour toutes les parties prenantes. Près de la moitié (48%) des entreprises affirment que l’un des principaux obstacles est le conflit avec leurs intérêts commerciaux. «Toutefois, certains signes indiquent que le vent est en train de tourner en faveur des objectifs de développement durable. En effet, seuls 24% des dirigeants estiment qu’ils envisageraient de couper dans leurs investissements ESG (environnemental, social et de gouvernance) pour tenir leurs prévisions de bénéfices».
Repousser les limites des chaînes d’approvisionnement
La pandémie de la Covid-19 a mis à l’épreuve les supply chain, obligeant les entreprises à s’assurer d’une capacité d’approvisionnement illimité. L’étude révèle que la majorité (92%) des entreprises ont augmenté ou prévoient d’augmenter l’utilisation de micro-centres de traitement des commandes. Une proportion similaire (96%) d’entreprises a créé ou prévoit de créer des chaînes d’approvisionnement régionales. Dans ce cadre aussi, l’alignement sur la valeur pour toutes les parties prenantes est important, puisque 80% des entreprises affirment que les attentes de leurs clients en matière de développement durable ont significativement augmenté au cours des 12 derniers mois.
Créer des environnements virtuels
Il s’agit aussi de faire de la virtualité une réalité quotidienne. «À l’heure où les environnements virtuels arrivent à maturité, les frontières entre mondes physique et virtuel s’estompent et redéfinissent notre sens de la réalité et de l’espace. De nouveaux modes de vie, de travail, de consommation et de socialisation sont ainsi créés». Après une année où les interactions physiques ont été limitées, les entreprises misent sur le virtuel : 88% d’entre elles investissent dans des technologies permettant de créer des environnements virtuels et, parmi celles-ci, 91% prévoient d’accroître leurs investissements. «La technologie actuelle de réalité virtuelle (RV) fait surtout appel à la vue et à l’ouïe ; demain, elle sera de plus en plus réaliste, mobilisera tous les sens et créera un lien plus étroit avec le monde physique».
Devenir des entreprises «scientifiques»
Enfin, l’entreprise doit s’adosser à la science. La pandémie a braqué les projecteurs sur l’innovation scientifique, désormais en tête des priorités des entreprises. Au cours de la dernière décennie, toutes les entreprises sont devenues des entreprises numériques. Dans les prochaines décennies, toutes devront devenir des entreprises « scientifiques » et appliquer la science pour relever les défis fondamentaux du monde. «Travailler à la convergence des nouvelles frontières de la science offrira des possibilités nouvelles, mais les organisations devront améliorer leurs approches de l’innovation». Selon l’étude, 83% des entreprises estiment que l’adoption d’une approche scientifique de l’innovation garantira une réussite à l’avenir. Pour 82% d’entre elles, investir dans les sciences en dehors des frontières traditionnelles de leur secteur sera également un facteur essentiel de réussite.
«Il est clair que, si l’année dernière les entreprises ont été contraintes de s’adapter à marche forcée à la transformation, il y a aujourd’hui un fort consensus autour de la nécessité de modifier leurs stratégies de manière proactive, de repenser leur trajectoire et d’inciter leurs équipes à s’adapter à ce nouveau paysage en se réinventant pour un avenir profondément différent», souligne Cédric Vatier.
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