Les consommateurs adopteront les véhicules autonomes s’ils leur apportent de nouveaux services et effectuent un certain nombre de corvées pour eux comme faire leurs courses.
Si les consommateurs semblent prêts à expérimenter les voitures autonomes, ils ne sont pas encore décidés à délaisser leur véhicule traditionnel et les constructeurs devront bâtir un écosystème de services pour les séduire. Comme le souligne Capgemini Research dans une étude intitulée « The Autonomous Car : A Consumer Perspective » :
« Les attentes relatives aux voitures sans chauffeur soulignent la nécessité pour les entreprises du secteur automobile d’élargir leur portefeuille d’offres à destination des consommateurs. Ces derniers attendent des véhicules une multitude d’expériences : divertissement, travail ou encore services de santé »
Menée en décembre dernier auprès de 5 538 consommateurs dans six pays en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, de 280 dirigeants de FEO (fabricants d’équipements d’origine ou OEM) et fournisseurs et entreprises technologiques, cette enquête révèle que le nombre de consommateurs souhaitant expérimenter la voiture autonome devrait doubler au cours des cinq prochaines années. Plus de la moitié (52%) déclare que qu’elles deviendront leur mode de transport favori d’ici à 2024 mais seulement 25% se disent prêts à délaisser leurs véhicules dans les douze prochains mois. L’étude souligne également le changement de perception quant à la mobilité. Les consommateurs pensent, en effet, que ces véhicules autonomes réaliseront un certain nombre de corvées pour eux au-delà d’effectuer des trajets d’une destination à une autre : près de la moitié (49%) des répondants seraient à l’aise avec l’idée de faire faire leurs courses par des véhicules autonomes ; plus de la moitié (54%) leur feraient confiance pour déposer ou passer prendre des amis ou des proches qui ne peuvent pas conduire, tandis qu’une personne sur deux (50%) espère qu’ils leur permettront de consacrer plus de temps à d’autres activités (sorties, loisirs, travail ou tout simplement, pour profiter du trajet).
La voiture : un nouvel assistant personnel
Capgemini a identifié plusieurs domaines clés qui pourraient permettre d’accélérer l’instauration d’un « futur autonome » comme transformer la voiture en quasi-assistant personnel pour tenir le client informé. « Cette évolution alourdit le poids de la responsabilité des constructeurs automobiles qui doivent afficher en toute transparence les capacités du véhicule et éviter tout risque de représentation erronée », souligne Capgemini Research. L’étude montre que les consommateurs savent exactement ce qu’ils attendent de l’expérience associée à une voiture autonome. Les constructeurs automobiles devront donc « comprendre ces attentes et les intégrer au processus de conception lui-même, tout en investissant dans les éléments de sécurité des véhicules et en adaptant leur communication ». Concevoir un écosystème de services nécessitera pour les entreprises du secteur automobile d’élargir leur portefeuille d’offres à destination des consommateurs et de coopérer avec de nouveaux acteurs des secteurs de la technologie et des contenus. Ils devront aussi investir dans les compétences logicielles, mettre en place des programmes de formation et de perfectionnement de la main-d’œuvre et établir de nouveaux partenariats, « afin de garantir une maîtrise digitale au sein des différentes fonctions de l’entreprise ».
Globalement cette enquête montre que les consommateurs ont déjà conscience des nombreux avantages liés aux véhicules autonomes, parmi lesquels la consommation énergétique (pour 73% d’entre eux), la réduction des émissions (71%) ou le gain de temps (50%). Capgemini a identifié deux groupes pour lesquels la perception de ces voitures est particulièrement positive : les consommateurs chinois et la génération Y. Toutefois, malgré cet élan positif, les répondants déclarent que leur motivation d’achat ou d’utilisation d’un véhicule sans chauffeur repose sur son niveau de sécurité (70%), son prix compétitif et son efficacité énergétique. « Les attentes des consommateurs en matière d’expériences embarquées auront non seulement un impact sur l’industrie automobile, mais également sur d’autres secteurs comme les médias et le divertissement, le commerce de détail et la santé, ouvrant ainsi la voie à une pléthore d’opportunités de collaboration », estime Markus Winkler, à la tête du secteur automobile du groupe Capgemini.
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