Les relations entre startups et grands groupes gagnent en maturité mais de nombreux déséquilibres et divergences subsistent.
Selon le dernier baromètre des relations entre startups et grands groupes publié par Capgemini et Le Village by CA, accélérateur de startups fondé par le Crédit Agricole, 79% des jeunes pousses et 86% des grandes entreprises estiment ainsi que leur culture d’entreprise est bien comprise par l’autre partie. Mais cette étude menée auprès de 61 représentants de grands groupes et 98 représentants de startups montre aussi que leurs modes de fonctionnement très différents ne facilitent pas les contacts. 84% des startups trouvent le processus entre la prise de contact et la prise de décision lent ou très lent, c’est 18% de plus que l’année précédente. Idem pour les délais d’exécution jugés lents ou très lents par 77% des jeunes entreprises (contre 75% en 2018). Les grands groupes ne partagent pas ces impressions puisque plus de la moitié (57%) d’entre eux trouvent ces délais plutôt rapides ou très rapides (contre 30% l’année passée soit une amélioration de 90% !).
Des délais de paiement jugés trop lents
Ces proportions sont similaires dans la perception des délais de paiement qui sont estimés lents ou très lents par 80% des startups alors qu’ils ne sont que 45% dans les grands groupes à s’en émouvoir. L’écart entre les deux parties est très marqué cette année alors qu’en 2018 la perception était identique des deux côtés avec 64% des interrogés qui regrettaient ces délais. D’autres problèmes portant sur l’équilibre des relations sont mis en avant. Plus de la moitié des startups (54%) estiment que la relation avec ces grandes groupes n’est pas équilibrée (contre 31% en 2018). Un avis que ne partage pas les grandes groupes qui la jugent équilibrée à 74%. Ces derniers doivent aussi mieux accompagner les jeunes pousses puisque 54% d’entre elles se sont senties peu ou pas du tout accompagnées (contre 47% en 2018).
Des finalités très différentes
Autre point de divergence entre les deux parties : l’évaluation de la création de valeur grâce à cette collaboration. Pour les grands groupes, l’amélioration de l’expérience utilisateur constitue la clé de voûte de leur rapprochement avec les startups. En effet, ils citent ce critère à hauteur de 73% d’entre eux comme élément de satisfaction majeur, devant le gain en termes d’image (55%) et la réalisation d’un « Proof Of Concept » (55%). Du côté des startups, la mesure de la création de valeur est toute autre. Pour elles, l’intérêt consiste avant tout à bénéficier de références et à augmenter leur chiffre d’affaires. On peut même noter des divergences en fonction de la maturité des jeunes pousses. Pour 74% des startups de plus de 6 mois, l’augmentation du chiffre d’affaires constitue le critère principal de la création de valeur attendue de la collaboration avec un grand groupe. L’obtention de références ainsi que l’augmentation de leur visibilité sont également deux critères plébiscités par plus de 60% d’entre elles. A noter : les toutes jeunes pousses de moins de 6 mois valorisent en premier lieu l’augmentation de leur visibilité (78%), critère décisif pour leur futur développement.
Des objectifs de collaboration clairs
Si les avis des uns et des autres semblent éloignés sur ces derniers points, startups et grands groupes partagent tout de même quelques valeurs communes. En plus d’une culture d’entreprise bien comprise aujourd’hui par les uns et les autres (ce qui n’était pas le cas l’an dernier), les objectifs de la collaboration sont clairs pour 69% des startups et 88% des grands groupes et la communication est perçue comme facile pour 64% des startups, et 84% des grands groupes.
« Après une tendance forte d’amélioration des relations entre startups et grands groupes en 2017 et 2018, les startups expriment une plus grande impatience à accélérer la concrétisation et l’industrialisation de leur projets. Mais ce que nous trouvons particulièrement remarquable c’est que l’envie est toujours là : startups et grands groupes restent convaincus de l’intérêt de la collaboration. Il reste à renforcer les conditions nécessaires et suffisantes à leur réussite, qui ne sont pas encore toutes atteintes », précise Fabrice Marsella, directeur du Village by CA Paris.
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