A l’ère du numérique, la demande de nouveaux projets de développement concerne désormais l’ensemble des entreprises mondiales. Mais globalement la moitié de ces demandes pour des développements d’applications n’aboutissent pas. Ces résultats proviennent du deuxième volet d’une étude de la plate-forme de transformation numérique Appian, intitulée Future of Work, et réalisée par IDG entre août et septembre 2018, auprès de 500 responsables informatiques dont la moitié à des postes de direction, dans des entreprises de plus de 1 000 employés.
Selon les données recueillies, les entreprises européennes s’investissent plus encore que leurs homologues américaines pour suivre le rythme imposé par la transformation numérique. En moyenne, une entreprise européenne enregistre chaque année 230 demandes internes portant sur de nouvelles applications et des améliorations majeures des fonctionnalités. L’Allemagne est en tête du classement européen avec 306 demandes en moyenne, suivie par la France avec 218 demandes et le Royaume-Uni avec 137 demandes. La moyenne européenne est largement supérieure aux 153 demandes observées aux États-Unis. Malgré ces écarts entre pays, le taux de réussite de ces demandes est catastrophique, quelle que soit la région : soit les demandes n’aboutissent pas du tout, soit les applications développées ne répondent pas aux besoins de l’entreprise.
En France, 16 % des nouveaux projets de développement réclamés par les entreprises ne démarrent jamais, 14 % sont entamés mais n’aboutissent jamais et 18 % sont livrés, mais ne répondent pas aux besoins. Pourtant ils concernent non seulement l’ensemble de l’entreprise mais aussi toutes les divisions opérationnelles. En France, les services clients et centres d’appels occupent la tête du classement en matière de demandes (avec 19 % du nombre total), suivis des ventes (18 %), du marketing (17 %), des services financiers (15 %), de la recherche et développement (13 %), des services juridiques (11 %) et autres (7 %).
Aux États-Unis, c’est le département marketing qui réclame le plus de nouvelles applications (19 % des demandes) alors qu’en Europe, la balance penche légèrement en faveur des ventes (18%), des services clients et centres d’appels (17%).
De façon générale, les services informatiques ont du mal et ne parviennent pas à répondre à l’évolution des besoins des entreprises, principalement en raison des lenteurs de la programmation et de problèmes liés à la dette technique. Celle-ci désigne « le coût supplémentaire engendré par les modifications rendues nécessaires par le choix d’une solution de facilité, en lieu et place de la solution appropriée. Elle représente également le manque à gagner subi pour ne pas avoir développé l’application qui permettrait de tirer parti d’une opportunité commerciale ».
De fait, si les services informatiques consacrent la moitié de leur temps à programmer de nouvelles applications et améliorations (la France occupant le haut du classement avec 56 % du temps), 36 % de ce temps passé est englouti par la dette technique (ce taux est de 39 % aux États-Unis).
Généralement, les dépenses opérationnelles sont plus élevées que prévues (pour 55 % des répondants), les délais bien plus longs pour de simples améliorations des logiciels (pour 52 % des répondants), les performances et évolutivité réduites (47 %), les délais de commercialisation plus longs ( 35 %) et enfin, aucune amélioration n’est apportée à l’expérience client (17 %).
Interrogés sur les moyens de résorber la dette technique, plus de la moitié des répondants (53 %) pensent qu’il est nécessaire de rechercher de nouvelles solutions pour accélérer le développement des applications. Appian conseille alors d’utiliser des plateformes de développement low-code d’entreprise comme celle qu’il propose. Ces solutions à faible niveau de codage, appelées également aPaaS (Application Plateform As a Service) développées aussi par d’autres acteurs comme Salesforce, OutSystems, Mendix, visent les utilisateurs métier qui sont des néophytes en codage et peuvent concevoir leurs propres applications tout en respectant les standards établis par la DSI.
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