Près de huit dirigeants français sur dix se déclarent confiants quant à l’utilisation des données par leur entreprise. Ce chiffre est issu d’une étude réalisée par KPMG en juillet dernier auprès d’un échantillon de 2.190 dirigeants d’entreprises dans une dizaine de pays dont la France. Ce niveau de confiance varie selon les pays et les marchés. A l’échelle mondiale, un quart des dirigeants interrogés reconnaissent qu’ils ont une confiance limitée ou expriment une réelle défiance à l’égard de l’utilisation des données. 92 % restent préoccupés par le risque de réputation lié à un mauvais usage de la donnée. Les plus méfiants sont les Britanniques (43 %), devant les États-Unis (42 %). A l’inverse, les dirigeants indiens (93 %) et brésiliens (85 %) se démarquent comme étant les plus confiants.
Reconnus comme un véritable actif stratégique au sein de l’entreprise, ces usages de l’analyse des données ne cessent aujourd’hui de se développer et de se diversifier. Ces deux dernières années, les entreprises françaises ont privilégié des projets de développement autour de la business intelligence (51 %), de l’analyse en temps réel (49 %), de modèles prédictifs ou du machine learning (44 %) ou de l’intelligence artificielle (35 %). L’essor de l’IA a notamment créé de nouvelles opportunités avec la mise en place de projets d’ingénierie des connaissances (37 % des dirigeants), de robotique-« machine learning » (35 %) et de « deep learning » ou « apprentissage approfondi » (33 %). Mais l’intelligence artificielle induit aussi de nouveaux risques qui s’accompagnent d’une responsabilisation accrue des fonctions informatiques en cas de faille dans l’algorithme. A l’échelle mondiale, 55 % des dirigeants considèrent que les équipes IT sont responsables d’une décision dommageable suite à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Ils sont 62 % à estimer que c’est à cette fonction de porter la responsabilité d’une mauvaise décision basée sur les données, ayant généré une perte financière ou de clientèle pour l’entreprise. Seul un dirigeant sur trois déclare que cette responsabilité incombe au cœur de métier ou « core business » et 11 % aux fonctions de contrôle et de régulation.
« Le principal défi d’une entreprise data-driven (ou orientée par les données) réside dans la capacité de ses dirigeants à manager autant les machines que les hommes. L’imbrication croissante entre les humains et les machines rend nécessaire une responsabilisation au niveau des dirigeants plutôt que des équipes techniques, ce type de décision étant d’ordre stratégique »,
estime Julie Caredda, associée KPMG, responsable data & analytics.
La question de la gouvernance est posée. Et elle est un pré-requis indispensable à la création d’un environnement de confiance selon KPMG. Or à l’aune d’une transition vers davantage d’IA, les incertitudes concernant les attributions des responsabilités demeurent et « rendent problématiques la question de savoir à quoi devrait ressembler une bonne gouvernance pour garantir et protéger l’usage des données ». Pour 19 % des dirigeants, la responsabilité de la qualité de la donnée est du ressort des fonctions DSI ou de fonctions plus spécifiques définies telles que le chief data officer (13 %), le data scientist (11 %) ou le data developer (9 %). 18 % des dirigeants considèrent que cette responsabilité incombe aux parties prenantes externes (fournisseurs de solutions, auditeurs, régulateurs et pouvoirs publics).
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