One to One Retail E-commerce qui prônait cette année «un retour aux fondamentaux du commerce » s’est concentré sur l’opérationnel et l’efficacité. Cette rencontre entre décideurs du retail et du e-commerce, qui a fermé ses portes le 13 mars dernier, donne déjà rendez-vous aux participants l’année prochaine, du 10 au 12 mars 2026 à Monaco.
Il a soufflé un vent d’optimisme sur la quatorzième édition de One to One Retail E-commerce à Monaco, avec visiblement des entreprises qui cherchent de nouveaux leviers de croissance en se dotant d’outils modernes pour y parvenir. La tendance a d’ailleurs été donnée dès l’ouverture de cette édition avec la présentation par la Fevad du baromètre sur le moral (en hausse) des e-commerçants pour 2025. Les participants sont enthousiastes. rremière participation s’est fendu d’un post sur Linkedin pour faire part de sa satisfaction : « Des zones dédiées à chaque prestataire pour échanger, c’est un réel atout pour créer du lien, prendre le temps de discuter et découvrir les solutions, des rendez-vous one-to-one avec des prestataires engagés, des keynotes inspirantes et des ateliers impactants (…) Chez Almé, notre mission est claire : trouver des solutions innovantes et « game-changer » pour accélérer notre croissance et offrir toujours plus à notre communauté. Ce type d’événement est essentiel pour détecter les bons partenaires et prendre une longueur d’avance ».
Un salon qualitatif et de bons contacts selon les exposants
Si les exposants ont pu faire face à quelques défections, ou à quelques invités venus en touriste, ils semblaient aussi, pour la plupart, satisfaits. «C’est un salon qui est très digital et CRM, enfin surtout digital. Ce sont les CDO (chief digital officer), les CRO (chief revenue officer), les responsables de la transformation etc qui viennent, mais aussi beaucoup de fondateurs, de dirigeants d’entreprises, ce qui permet de ne pas parler uniquement de digital», relève Sophie Piton, country manager chez Autone. La start-up était parmi les rares à parler de supply chain et de flux, avec aussi Onestock ou Manhattan Associates également présents à cette édition. «Nous parions sur ce salon pour rencontrer des professionnels qui ont un pied dans les opérations, c’est assez osé, mais nous y faisons des bonnes rencontres de dirigeants de grandes entreprises et de plus petites, comme ZeShoes et d’autres, et détectons des opportunités. » La start-up qui avait acheté un package de 35 meetings a ainsi quasiment doublé son nombre de rendez-vous grâce au bouche à oreille, à son atelier et aux soirées de networking. « C’est donc un salon extrêmement bon en termes d’investissement. Même si nous n’avons pas encore signé des contrats, nous avons beaucoup de prospects. Il est bien organisé, très qualitatif parce que les clients ont 25 minutes pour nous parler, » poursuit Sophie Piton.
Un rendez qui réunit tout l’écosystème du commerce
« Un salon très bon de part son audience » : ce sont les mots employés par Johan Benoualid, chief sales & alliances officer chez OneStock. « Ce rendez-vous permet d’avoir des décideurs qui sont réunis sur trois jours et qui, de leur côté je pense, préparent autant que nous ce salon qui est un moment clé aussi pour leur stratégie des 12-24-36 prochains mois. Nous avons eu aussi beaucoup les contacts qui correspondent à notre « ideal customer profile » (client idéal, ndlr). Il réunit désormais l’ensemble de l’écosystème commerce, avec le BtoB, l’e-commerce, avec nos partenaires, des solutions ERP, magasin… Cela permet d’avoir des discussions au sens large de la stratégie clients et du rôle que l’on doit jouer dans cet écosystème. »
Un salon « toujours aussi quali et de bons contacts » : c’est également le résumé qu’en fait Fabrice Alizon, le Pdg de Pixalione. « Les annonceurs y cherchent des solutions, des presta, et réseauter. Perso j’ai trouvé cela superbe avec de très beaux échanges. » Même constat également pour Jérémy Dallois, fondateur de ReachFive qui a trouvé le salon « de bonne facture cette année, avec plus de rendez-vous qualifiés et donc une meilleure qualité d’échanges que l’année dernière. » Pour l’entreprise, One to One reste « le salon avec le meilleur ROI. »
Sonia Ouaksel, responsable de la marque et de l’expérience chez Reelevant, retient, pour sa part, la présence d’un auditoire « ultra-qualitatif, avec un vrai focus et une présence forte des « vrais retailers », avec une baisse sensible des acteurs du luxe. » Pour la responsable, les échanges ont été pertinents et concrets. « Entre les rendez-vous, les visiteurs et les échanges spontanés, Reelevant était clairement sur le radar des marques. Nous sommes bien identifiés, et notre proposition de valeur parle d’elle-même », estime Sonia Ouaksel qui a animé un atelier-conférence affichant complet. Du côté des tendances, si l’IA était bien présente dans les conversations, « elle n’a pas monopolisé l’attention. Le trio gagnant cette année d’après mes échanges étaient le paiement, la personnalisation et la performance web», ajoute t-elle.
« On a clairement senti que la cybersécurité devient une préoccupation majeure pour les e-commerçants, même si l’IA reste la tendance numéro un du salon. Cela reflète bien l’étude de la Fevad qui a été présentée : l’équipement d’une solution CIAM ( Customer identity and access management ou gestion des identités et des accès client, ndlr) devient un enjeu stratégique pour sécuriser toute la chaîne de gestion des identités », estime de son côté Jérémy Dallois. Hormis les sujets autour de l’IA, Johan Benoualid a retenu pour sa part, ceux qui qui concernent « l’expérience employé, l’expérience magasin … »
Réinventer les modèles opérationnels et relationnels
L’édition 2025 du One to One Retail E-commerce à Monaco a ainsi mis en lumière une transformation stratégique du secteur, portée par l’intelligence artificielle, la personnalisation avancée et la recherche d’une efficacité accrue. Les ateliers programmés révèlent un enjeu majeur pour les acteurs du commerce : naviguer dans un contexte de tension économique et réglementaire tout en capitalisant sur des technologies en évolution rapide. L’avenir du retail ne se résume plus à une adaptation passive aux nouvelles réalités du marché, mais à une réinvention proactive des modèles opérationnels et relationnels.
Toutes les interventions et les échanges ont montré que l’intelligence artificielle s’impose comme un pilier central, avec des avancées importantes dans l’optimisation des parcours clients et la rationalisation des processus marchands. Des acteurs tels Botify et Klarna explorent comment l’IA transforme le SEO et la conversion client, tandis que Google et Stripe illustrent l’impact direct de l’automatisation sur la croissance des marques. Loin d’être un simple levier technologique, l’IA redéfinit les stratégies d’engagement, rendant possible des échanges toujours plus fins dans les interactions.
L’IA conversationnelle, la reconnaissance des habitudes d’achat et la segmentation dynamique des audiences deviennent des outils incontournables pour anticiper et répondre aux attentes avec une précision inédite. La personnalisation, quant à elle, se métamorphose en une exigence structurelle : Converteo et Reelevant montrent comment la data et les sciences comportementales permettent d’affiner l’expérience utilisateur. Plus qu’un atout différenciant, elle s’avère une nécessité dans un marché où le vécu client est le principal levier de fidélisation.
La recherche de la performance et de la rentabilité redessinent les contours du e-commerce moderne. Pour assurer une croissance durable, les fournisseurs innovent avec de nouvelles stratégies de paiement, illustrées notamment par Mastercard et PayPal, par l’optimisation des chaînes logistiques comme le propose Colissimo. Les places de marché se consolident avec des acteurs comme Rakuten, ou se déploient grâce aux efforts des prestataires comme Mirakl, qui vient d’annoncer une croissance de son volume d’affaires de 30% sur un an et des lancements de nombreuses places de marché en 2024.
Parallèlement, la durabilité s’impose comme un enjeu tactique, obligeant les entreprises à intégrer une vision long terme et à repenser leur empreinte environnementale. Des solutions comme Circle Pay et Shopify facilitent cette transition en introduisant des pratiques responsables au cœur des stratégies commerciales.
Catherine Petit avec Jean-Luc Raymond
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