L’Observatoire Cetelem parie sur une consommation résiliente en 2024

Temps de lecture : 3 minutes

inflation pèse sur le moral des Européens @clesdudigitalL’inflation, dont la baisse progressive n’est pas encore complètement perçue, pèse sur le moral des Européens et les achats plaisir sont massivement passés à la trappe l’an dernier.

L’inflation et son corollaire, le pouvoir d’achat, restent la première source d’inquiétude pour 87% des Européens. Ce sujet dépasse de peu les préoccupations liées à la situation géopolitique et son cortège de guerres (83%), à la délinquance (82%) et à l’état du système de santé (81%) selon la dernière édition du Baromètre Observatoire Cetelem qui a interrogé 10 389 personnes dans dix pays européens, dont 3000 en France en novembre dernier. Près de 88% des Européens, dont 89% des Français considèrent que les prix ont encore augmenté en 2023. Et plus de la moitié (59%) estiment que les prix ont «fortement augmenté».

Le pouvoir d’achat en particulier a continué de baisser en 2023, c’est le ressenti de 48% des Européens. Un constat qui s’améliore légèrement, puisque ils étaient 53% à s’en plaindre un an avant. La proportion de ceux qui disent que leur pouvoir d’achat est resté stable d’une année sur l’autre est en hausse de quatre points à 33%.  Des chiffres qui corroborent les tendances du dernier sondage réalisé par Opinion Way pour les Jeudis de La Retail Tech. Si 53% des français interrogés fin janvier estimaient que leur pouvoir d’achat allait  diminuer (les catégories populaires étant les plus pessimistes), ils sont moins nombreux à le penser qu’ il y a un an. Le pourcentage grimpait alors à 80% de pessimistes. Les attentes en matière de promotion baissent aussi un peu selon ce même sondage. Elles sont en recul de 11 points à 51% en ce début d’année.

Selon le Baromètre Observatoire Cetelem, la dégradation continue néanmoins de se faire sentir. Les Français ont une image encore plus négative de leur pouvoir d’achat, 55% déclarent ressentir une baisse continue. A noter que nos compatriotes se retrouvent rarement parmi les champions d’optimisme en Europe selon les sondages.

Achats d’habillement et de chaussures en baisse

Sans surprise, les consommateurs réagissent en réduisant leurs dépenses. Ils sont 54% des Européens, dont 60% des Français, à avoir encore limité les achats d’habillement et de chaussures. Les achats de plaisir sont massivement passés à la trappe, 62% des Européens (65% des Français) ont diminué les dépenses liées aux loisirs, et 58% des Européens (59% des Français) ont rogné sur les budgets vacances. L’équipement de la maison (ameublement, électroménager, TV hifi-vidéo) a également été très ciblé dans les arbitrages des consommateurs en 2023 (53% en France et 52% en Europe). Pour 37% des Européens, et en particulier pour 44% Français la perte du pouvoir d’achat a provoqué des restrictions sur les achats alimentaires. Un phénomène qui témoigne de la gravité de la situation ressentie, et qui explique sans doute l’inquiétude générale décrite plus haut.

Face au défi de l’inflation, les consommateurs inventent des parades. En premier lieu, c’est le gaspillage alimentaire qui devient une cible d’attention pour 83% des Européens et en particulier pour 87% des Français. Mais plus inquiétant, 35% des Européens déclarent manger moins que par le passé. Ils sont même 41% des Français à se serrer littéralement la ceinture. Malgré ces efforts, 67% des Français constatent que leur budget alimentaire a augmenté sur les douze derniers mois. Et pour 72% des Français, la facture de l’énergie est aussi en hausse.

Ces contraintes et les renoncements qui vont avec, ne sont pas un phénomène nouveau. Ils étaient déjà présents en 2022, les ménages avaient déjà réduits leur consommation. La poursuite contrainte des efforts en 2023 risque de saper le morale, sauf retournement de situation peu probable en 2024. «Le contexte reste difficile pour des consommateurs européens qui ont fait preuve d’une grande capacité d’adaptation en 2023. La baisse progressive de l’inflation n’est pas encore complètement perçue. Malgré tout, le scénario central pour 2024 reste celui d’une consommation des ménages qui, sans être euphorique, restera résiliente», commente Flavien Neuvy, économiste chez BNP Paribas Personal Finance et élu local.

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