Cross-Border Commerce Europe dresse le classement des marketplaces transfrontalières durables en Europe.
Le marché du «Re-Commerce» ou des biens d’occasion devrait connaître une croissance cinq fois plus rapide que l’ensemble du retail d’ici 2025 selon Cross-Border Commerce Europe. La plateforme européenne qui met en relation les acteurs du e-commerce et de l’omnicanal présents dans au moins trois pays en Europe, vient de lancer la troisième édition du «Top 100 des Marketplaces transfrontalières durables en Europe». Cette analyse annuelle examine la performance en matière de durabilité et de RSE des cents plus grandes plateformes de vente en ligne transfrontalières en Europe.
«En 2022/ 2023, le marché européen du «Re-Commerce» était évalué à 94 milliards d’euros. Il devrait atteindre 120 milliards d’euros d’ici 2025 (+27%). Au cours des trois prochaines années, la part de marché du «ReCommerce» passera de 12,3% à 14%, par rapport au e-commerce», indique Carine Moitier, fondatrice de CBCommerce.eu qui a réalisé cette étude avec le soutien de FedEx Express et Poste Italiane. «S’appuyant sur le concept de la valeur monétaire des biens d’occasion, les marketplaces du Re-Commerce mettent fin aux modèles commerciaux improductifs et inventent une économie circulaire dans laquelle les produits inutilisés ou de seconde main sont revendus, remis à neuf ou recyclés. Qu’il s’agisse de la mode, du mobilier d’intérieur, du bricolage, de livres, de voitures ou d’électronique grand public, les solutions de revente, réparation, re-fabrication, services de location, reconditionnement, remise à neuf et revente, sont en train de changer la donne. Le « Re-Commerce écologique » se concentre sur la collecte d’articles usagés dans le seul but de les réparer ou de les recycler et de les revendre.»
Les achats d’occasion gagnent en popularité et en statut
Selon les chiffres publiés par Cross-Border Commerce Europe, 85% des consommateurs européens ont acheté ou vendu des biens d’occasion au cours de l’année écoulée, dont 27 % pour la première fois. 75 % des transactions de « re-commerce » s’effectuent dans des catégories autres que les vêtements, notamment l’électronique, les meubles, les articles ménagers, les livres, les articles de sport, les équipements de plein air et les voitures. 76 % des acheteurs estiment que la stigmatisation entourant les achats d’occasion a diminué et 41 % déclarent que l’achat d’occasion est désormais un symbole de statut social. Enfin 69 % ont utilisé l’argent qu’ils ont gagné en revendant des articles pour payer leurs factures ou couvrir leurs dépenses quotidiennes, et 39 % déclarent que la revente les a aidés à joindre les deux bouts. L’institut d’études FoxIntelligence indique pour sa part que le marché de la seconde main a été multiplié par 3,5 en France depuis 2017, passant de 14% à 49% en 2023. Cela signifie que l’année dernière, un cyber acheteur sur deux a effectué un achat d’occasion en ligne. Selon l’organisme, la tendance a mis plus de temps à se mettre en place au Royaume-Uni, mais les chiffres sont désormais presque identiques à ceux du marché français tandis qu’en Allemagne, le taux de pénétration a doublé entre 2022 et 2023, passant de 16 % à 30 % en un an.
OLX, lauréat du top 100
Sur ce marché, OLX site qui héberge des petites annonces publiées gratuitement par les utilisateurs partout dans le monde, se hisse à la première place du top 100 des marketplaces durables opérant en Europe. Il est devenu le plus grand vendeur d’articles usagés, d’occasion, de seconde main, remis à neuf et reconditionnés. Il est suivi par Autoscout24 spécialiste européen de voitures neuves et d’occasion puis par eBay, Abebooks et Facebook Marketplace. Fondée en 2009, la société Rent the Runway qui propose aux internautes de louer des vêtements et d’acheter des articles de seconde main occupe la neuvième place du classement et Vinted est dixième. OLX, Autoscout24, Abebooks et Catawiki réalisent les meilleures évolutions par rapport au classement de durabilité de 2022, tandis que les nouveaux arrivants sont la location et l’abonnement sur RentTheRunway et Stitch FIX.»
Mais le «ReCommerce» est-il vraiment durable, questionne l’organisation ? Car si la revente de produits de mode de seconde main stimule ce marché et que les clients achètent en parallèle de la «fast fashion», l’effet sera moindre. Il suffit d’aller sur Vinted pour trouver un vaste catalogue de produits Shein revendus neufs, présentés parfois dans ce qui ressemble à des mini-boutiques à l’instar de «vintage-dress shop». La location elle-même multiplie les transports pour les échanges de produits. «Les plateformes de location P2P en ligne proposant des produits de mode multi-catégories stimulent la durabilité, mais encouragent également une logistique supplémentaire du «dernier kilomètre» vers les entreprises de nettoyage».
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