Avec cette troisième édition à la Porte de Versailles, le salon Tech for Retail se positionne désormais comme un salon de référence de la tech et du retail.
Tech for Retail fait le plein de visiteurs et récolte la satisfaction de ses exposants. Le salon, qui a fermé ses portes après deux jours de conférences et dont c’était la troisième édition, a enregistré 11 000 visiteurs dont 10% venus d’autres pays européens et plus de 300 exposants aux profils très diversifiés. Mais cette édition centrée sur la transformation numérique du retail a surtout été marquée par des prises de paroles de décideurs de grandes entreprises telles que le groupement Les Mousquetaires, LVMH, Printemps, L’Oréal, Asos, Carrefour, lors de conférences plénières qui ont rameuté les foules. Seul bémol et rançon de ce succès, la salle de plus de 200 places n’a pu accueillir tous ceux qui souhaitaient y assister, provoquant aussi beaucoup de mécontentement. C’était le cas aussi pour de nombreux workshops, victimes eux aussi d’un certain engouement.
Hormis ces questions d’organisation, cette édition a «tenu son pari» comme le déclare Karen Serfaty, co-fondatrice et CEO de Tech for Retail qui veut en faire «un événement de référence pour les professionnels du retail européen», avec pour ambition «de créer l’écosystème favorable au déploiement et au développement des outils digitaux et solutions RSE en accompagnant le secteur du retail dans cette révolution». Les exposants ont pour la plupart loué la qualité de leurs visiteurs, aux profils de décisionnaires.
Parmi les grandes thématiques et interventions, il a été question du rôle de plus en plus grand de la tech dans le luxe (voir article). Guillaume Seneclauze, le CEO de Monoprix et Naturalia, a pour sa part rappelé les atouts de technologies notamment de l’IA pour renforcer les capacités de l’humain comme dans la supply chain. Il a notamment évoqué le partenariat de Monoprix avec Ocado pour optimiser la préparation des commandes et obtenir ainsi «le meilleur NPS du marché» sur cette dimension.
Innovations et nouvelles expériences
L’événement a permis d’annoncer le lancement de nouveaux produits. C’est Thierry Cotillard, président du Groupement Les Mousquetaires, qui a ouvert le bal du salon. A la question «Est-ce que l’IA va tuer l’humanité du commerce? », une partie de la réponse a été donnée par le déploiement chez Bricorama de «pAInt», un agent conversationnel alimenté par l’IA générative construit sur Microsoft Azure OpenAI Service. Pour le lancer, l’enseigne de bricolage s’est associée avec Accenture. Disponible sur le site bricorama.fr, il a été conçu «pour inspirer et guider les clients dans chaque étape de leurs projets, en proposant des styles tendances à l’achat de matériaux, jusqu’à comment réaliser la mise en œuvre». Cette expérience en ligne pourra par la suite se décliner en magasin, dans le prolongement de sa logique omnicanale selon Laurent Pussat, président des enseignes de bricolage du Groupement Les Mousquetaires.
Cegid a aussi profité du salon pour annoncer l’intégration de la fonctionnalité «Tap to Pay» sur iPhone à sa solution de mobilité Cegid Retail afin de faciliter les paiements en magasin, grâce à son partenariat avec Adyen, acteur spécialisé dans le paiement. Elle permet de s’affranchir du terminal de paiement additionnel (TPE) habituellement utilisé. Le vendeur peut désormais disposer «d’un puissant outil de clienteling, cataloging et vente permettant d’accompagner le consommateur dans toutes les phases de son parcours omnicanal en boutique».
On a aussi parlé sur scène de la prochaine révolution du QR Code augmenté qui remplacera progressivement le traditionnel code-barres d’ici à 2027 avec les nouvelles réglementations en cours. L’organisation GS1 France a rappelé ses nombreux avantages pour les échanges de données, l’information des consommateurs, la traçabilité des produits et leur recyclabilité. Ces «code-barres 2.0» ont déjà investi certains produits chez L’Oréal ou encore Carrefour, contribuant aussi à faire vivre de nouvelles expériences aux clients.
Les sujets de la RSE et de la circularité n’ont pas non plus été oubliés, faisant intervenir lors d’une table ronde sur le thème «ESG & circularité : Impact pour le Retail», Géraldine Olivier, directrice RSE de Fnac Darty, Chantal Jouanno, senior advisor transition écologique cezh Accenture, François-Xavier O’Mahony, directeur exécutif et responsable sustainability en Europe également chez Accenture et Amandine de Souza, directrice générale du site Leboncoin dont l’objectif est de «devenir un géant européen de la seconde main».
C’était aussi l’occasion de faire un point sur la transition écologique dans le secteur du retail qui teste de nouvelles offres mais où il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. «Ceux qui ne changeront pas de business models d’ici 2030-2040 sont voués à disparaitre», selon Accenture. «Même si tous les pays tiennent leur engagement, il y aura plus de trois degrés de réchauffement et cela provoquera des conséquences majeures sur les ressources en eau», a rappelé Chantal Jouanno. Ce «stress hydrique» touchera en particulier des zones de sourcing et génèrera des ruptures sur les chaines d’approvisionnement et toutes les industries. «C’est un sujet majeur qu’il faut anticiper».
Enfin, le salon a aussi été rythmé cette année encore par la remise de son « Startup Award » et son prix de l’innovation. C’est Enhancy, start-up travaillant dans le e-commerce engagé, qui simplifie la vente de produits d’occasion en ligne, qui a été désignée comme lauréate. Elle était accompagnée de Carbonmaps, Ida, Holis, Allobrain. Le prix de l’innovation a, quant à lui, été décerné à Shopopop, qui «réinvente la livraison en co-transport en mettant en relation des particuliers, appelés les cotransporteurs, avec les commerçants et les consommateurs». GS1 France, Locala, Woop et Quipo concouraient également pour ce prix.
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