Néo 26 accompagne les enseignes sur la voie de l’omni-logistique. Le cabinet fondé par Franck Journo en janvier dernier conseille déjà quelques grandes enseignes comme Jardiland dans le déploiement de leurs services de « ship from store » transformant chaque point de vente en mini-entrepôts.
«Les pure-players comme Amazon ont révolutionné la logistique d’abord avec leur service Prime assurant des livraisons à J +1 , et Prime Now avec des livraisons en une ou deux heures. Avec Prime, Amazon fait en sorte que le consommateur n’aille pas sur un autre site. Avec Prime Now il concurrence directement les magasins »,
estime Franck Journo, s’exprimant lors du salon Retail Chain à côté de son partenaire Raja, fournisseur d’emballage. Hormis se faire référencer sur la market place d’Amazon, la meilleure réaction des distributeurs pour contrer Amazon est de mettre en place le « ship from store » selon ce professionnel de la logistique.
« Les magasins ont déjà lancé le click and collect en préparant des commandes en express qui ne passent plus par les entrepôts. Près de 400 enseignes proposent aujourd’hui ce service. Si le vendeur sait préparer une commande, il devient un nouveau logisticien pour la marque ».
Cette transformation d’un métier et d’un modèle nécessite cependant de conduire le changement.
« Le « ship from store » va concerner 100% des volumes tandis que le « click and collect » c’est maximum 15% ».
Implémenter un OMS ou Order System Management pour orchestrer les commandes est un préalable.
« A la base il faut s’appuyer sur un stock unique et sur une intelligence qui va orienter les commandes en fonction de nombreux critères comme la proximité d’un magasin avec le consommateur qui passe commande, le choix de privilégier un magasin qui n’a pas fait son chiffre ».
Franck Journo qui coopère avec quatre éditeurs d’OMS a ainsi répertorié 26 critères différents.
« Quand le magasin devient un point logistique, il faut penser picking, centre de colisage, étiquetage, transport, expédition, gestion des retours, store to store c’est-à-dire regroupement des commandes entre magasins ».
Plusieurs modèles de « ship from store » sont possibles
Un projet de « ship from store » réussi c’est aussi plus de services à la clientèle avec un modèle plus économique.
« Le stockage est compris dans le coût du magasin tout comme le temps de préparation des commandes. Reste à payer le transport et à former le personnel, ce qui peut être plus complexe selon le positionnement des enseignes. Chez Jardiland, par exemple, les vendeurs emballaient déjà les marchandises avant la mise en place du ship from store ».
L’enseigne doit aussi pouvoir mesurer le temps imparti à ces taches.
« Nous avons déjà effectué ce calcul pour une enseigne et pu démontrer qu’elle pouvait dégager 45 minutes par jour et par personne pour cette tache ».
Pour Franck Journo, les magasins doivent être préalablement sélectionnés. Certains ne sont pas éligibles.
« J’effectue 100 points de contrôle et nous construisons un écosystème avec ces partenaires comme Raja ou Zeloce (start-up fournisseur d’utilitaires avec chauffeurs, ndlr). Nous pouvons aussi intégrer directement le fournisseur. Chez Jardiland les pots d’orchidées sont livrés aux consommateurs par le fournisseur depuis la Hollande ».
Plusieurs modèles de « ship from store » sont possibles : engager uniquement les magasins en excluant l’entrepôt du cycle, passer par un réseau hybride avec quelques magasins et l‘entrepôt ou préférer l’arme anti-rupture avec un réseau « intégral » qui associe tous les magasins et l‘entrepôt avec un OMS qui recherche la meilleure option. Néo 26 imagine aussi un autre modèle, le réseau « universel » qui associe les produits d’occasion proposés par les particuliers, mais vendus par le personnel de la marque.
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