Les Français réclament une meilleure prise en compte des questions environnementales dans les conseils d’administration des entreprises, selon les résultats d’une enquête réalisée par l’IFOP portant sur leur regard face à la RSE.
Si les entreprises, poussées par les collaborateurs, leurs clients et les réglementations, sont de plus en plus nombreuses à s’emparer des sujets liés à la RSE, la biodiversité et la nature sont encore très peu représentées dans les instances de décision. «La nature est un peu le parent pauvre de l’environnent, plus complexe à appréhender que d’informer sur ses mesures carbone», observe Marie Claure Daveu, directrice du développement durable et des affaires institutionnelles internationales de Kering, qui est intervenue sur ce sujet lors du Forum de Giverny.
Pourtant selon des chiffres cités par Ulricke Decoene, directrice de la communication, de la marque et de développement durable chez Axa, la moitié du PIB mondial pourrait être affecté par la diminution de la biodiversité. Les enjeux de protection de la nature doivent donc être au cœur des préoccupations entrepreneuriales.
Selon une enquête réalisée par l’IFOP en août 2023 auprès d’un échantillon de 1010 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et réalisée en partenariat avec RM Conseil, organisateur du forum, 70% des Français souhaitent ainsi que la rémunération des dirigeants de grandes entreprises privées dépende de l’atteinte d’objectifs en matière de protection de la nature et de la biodiversité. Une proportion qui connaît une légère diminution de quatre points par rapport à la précédente enquête d’août 2021, «mais qui reste élevée dans l’ensemble», selon Frédéric Dabi directeur général Opinion de l’IFOP. Les dirigeants d’entreprise se montrent encore plus volontaristes que la moyenne des Français : 78% souhaitent lier cette rémunération variable à l’atteinte d’objectifs écologiques. Près des trois quarts des Français (74%) sont par ailleurs favorables à ce que des administrateurs chargés de représenter les intérêts de la nature soient présents au sein des conseils d’administration des entreprises.
Approche collective
L’étude qui portait plus largement sur le regard des Français sur la RSE, les a également interrogé sur d’autres sujets, comme les moyens de lutter contre l’obsolescence programmée. Sur ce point, ils semblent privilégier une approche collective, par la mise en place de «bonnes pratiques» partagées entre tous les acteurs concernés (57%), plutôt qu’une solution individualisée (22% estiment qu’il est plus efficace de permettre à chaque entreprise de mener sa propre politique), ou le déploiement d’un outil digital de la collecte de données sur le cycle de vie des produits, qui ne convainc que 21% des répondants. Les Français de moins de 35 ans sont plus sensibles aux solutions numériques : 31% souhaitent la création d’un outil digital de collecte de données.
La mesure préférée pour aider les dirigeants à rendre leur modèle économique plus durable divise, quant à elle, davantage les Français : 37% souhaitent avant tout indexer une partie de la rémunération des dirigeants sur la base d’indicateurs d’impacts ESG (Environnemental, Social et de Gouvernance), 33% lui préfèrent une obligation de formation des dirigeants à la transformation responsable, et 30% désirent la création d’une plateforme de formation collaborative pour encourager la diffusion de bonnes pratiques œuvrant en ce sens – il s’agit cependant de la mesure préférée des jeunes, 39% des moins de 35 ans la citant en premier lieu.
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