Le groupe SMCP multiplie les initiatives en matière de recyclage des vêtements notamment avec l’objectif de simplifier la vie des consommateurs et de ne pas complexifier celle des magasins.
Le recyclage des vêtements est en passe de devenir une exigence des consommateurs doublée d’une contrainte réglementaire. Comment une marque de mode peut-elle relever le défi ? Damien Pellé, directeur RSE du groupe SMCP qui regroupe les marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot, De Fursac, croit en «la mode circulaire, celle qui remet les vêtements dans le circuit». Il a détaillé la démarche de l’entreprise l’occasion de l’événement Retail Connect à Paris.
Le recyclage dans le textile présente des difficultés techniques : les fibres du coton ont été raccourcies et abimées pendant la fabrication du vêtement, les matières sont mélangées dans le tissu, empêchant de revaloriser les composants. Le groupe SMCP a privilégié la piste de la seconde vie pour les vêtements confectionnés, tout en surveillant la problématique économique de ce circuit. «La réparation pour la seconde vie ne doit pas coûter plus d’un quart ou d’un tiers du prix du vêtement. Or la réparation coûte douze à quatorze euros en moyenne. On ne peut monter ce circuit que pour des produits à partir de soixante euros», estime Damien Pellé.
Le circuit de la mode circulaire n’est pas nouveau, il était apparu sous le format C to C avec plusieurs sites de vente entre particuliers qui l’ont rendu très populaire auprès des consommateurs, autant pour des raisons financières que pour la protection de la planète. L’étape suivante c’est sa professionnalisation sous le format de C to B to C, avec le professionnel au milieu entre l’ancien et le nouveau propriétaire du produit. C’est dans ce cadre que SMCP a déployé son offre de reprise et de revente des vêtements de ses propres marques en ligne. «Pour nous, la mode circulaire se vit surtout en ligne pour ne pas cannibaliser le magasin physique», ajoute Damien Pellé. Une rupture avec la démarche pratiquée par de grands retailers comme Decathlon qui dédient de l’espace dans les magasins à l’offre de seconde main pour la légitimer davantage. Mais une manière aussi de ne pas encombrer les boutiques et d’éviter de brouiller la perception du consommateur.
Faciliter les gestes des clients
Le consommateur qui souhaite recycler un vêtement, remplit un questionnaire en ligne et reçoit une estimation du prix. S’il est d’accord avec la proposition, il envoie l’article concerné chez le partenaire spécialisé de la marque qui prend en charge le coût de l’envoi. Le prestataire va vérifier l’état du produit et sa correspondance avec le descriptif. Il va ensuite générer un bon d’achat pour le vendeur, réaliser des photos et les mettre en ligne.
«Cette prestation libère le consommateur qui veut vendre son vêtement, il n’a pas besoin de faire des photos lui-même ni gérer la vente. Et pour l’acheteur, c’est une garantie que l’article a été vérifié par la marque», estime Damien Pellé. Le circuit a été mis en place pour Sandro dès 2021 en France et en Allemagne, et pour Maje depuis 2022. La rentabilité est venue au bout de neuf mois de fonctionnement selon l’entreprise.
Le circuit totalise aujourd’hui quelque 3 000 pièces mises en ligne. Le groupe a-t-il prévu de l’élargir ? «La question va se poser, estime le responsable, et automatiquement viendra la question d’internaliser cette activité, sans doute sous la forme d’une business unit séparée. Il nous faudra créer une logistique adaptée etc».
Le groupe qui comprend un réseau de plus de 1 600 magasins dans le monde multiplie par ailleurs les initiatives pour réduire son empreinte carbone, assurer la traçabilité des produits et gagner en agilité. «70% de notre impact provient de nos produits, 20% du transport et les reste des boutiques et de notre siège», a récemment affirmé Marie-Caroline Bénézet, directrice des opérations et de la transformation chez SMCP qui a fait appel à Fairly Made. Le prestataire collecte les informations auprès de l’ensemble des fournisseurs intervenant à toutes les étapes de la chaîne de production des marques, les traite et calcule une note de traçabilité. Comme annoncé dans Les Clés du Digital en septembre 2022, il a aussi choisi d’accélérer sa stratégie de commerce unifié et de renforcer l’expérience shopping et les services personnalisés, en optant pour la plateforme Cloud de commerce d’Openbravo dans 46 pays. L’objectif est de proposer de nombreux scénarios et parcours client, tels que le ship-from-store, une gestion plus flexible des prix et des opérations en magasin, ainsi que des options de paiement via le connecteur certifié Adyen d’Openbravo et enfin, d’obtenir une meilleure visibilité des stocks en magasin pour la gestion de toutes les opérations quotidiennes et de fin de saison.
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