Irrijardin casse ses silos

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Irrijardin crée une direction de la Transformation digitale @clesdudigitalPour accélérer sa transformation l’enseigne d’équipement de la maison Irrijardin crée une direction de la Transformation digitale et des Systèmes d’Information confiée à un pro du secteur.

Avec sa croissance à deux chiffres et l’ouverture d’une demi-douzaine de nouveaux magasins par an, l’enseigne Irrijardin est devenue en quelques années l’un des leaders français de l’équipement pour la piscine, le spa et l’arrosage de jardin. En 2018, le magazine Capital et l’institut Statista l’ont élu « Meilleure Enseigne » 2018 dans la catégorie pisciniste pour sa qualité de service.

Le dynamisme de ce distributeur créé en 1989 à Portet-sur-Garonne, repose sur son offre avec un éventail de prix à la portée de tous les budgets et sur une véritable stratégie omnicanal lancée dès 2009. Pour aller encore plus vite dans cette transformation digitale, il vient de renforcer son comité exécutif en nommant Nicolas de Taeye à la tête de la nouvelle direction de la Transformation digitale et des Systèmes d’Information. Cet ingénieur de formation a passé plus de 20 ans chez Capgemini occupant diverses fonctions au département retail, dans la division intégration des systèmes, à la direction des projets. Avant de rejoindre Irrijardin, il dirigeait la filiale distribution du progiciel NetSuite de Capgemini, vendue à Oracle en 2016.

Irrijardin crée une direction de la Transformation digitale @clesdudigital
Nicolas de Taeye, directeur digital d’Irrijardin

Chez Irrijardin Nicolas de Taeye assure le développement et la mise en œuvre de la stratégie digitale de l’entreprise et supervise la direction des services informatiques.

« L’entreprise connaît une croissance importante et il faut que le système d’information et les outils digitaux l’accompagnent. Le consommateur réclame un parcours intégré et identique quels que soient les canaux. Assurer cette promesse est complexe. Le métier du retail c’est aujourd’hui beaucoup de digital, une supply chain capable de livrer et un système d‘information qui puisse supporter cette vision transversale, ce qui n’est pas souvent le cas des Erp conçus il y a 40 ans », estime Nicolas de Taeye.

Chez Irrijardin, le dirigeant doit « mettre de la transversalité dans le système d’information, qui doit partir du client avec un référentiel unique, et irriguer tous les services, de la comptabilité au service après vente en passant par le marketing ». La direction digitale a été créée sous la houlette d’Yves Alibert, président de l’entreprise, dans cet objectif. « Un dirigeant assez visionnaire en matière de digital » selon Nicolas de Taeye.

Le pdg a aussi misé sur un développement de points de vente en franchise implantés dans des zones commerciales de périphérie, principalement dans la moitié sud de la France.

« Nous ne faisons que du négoce mais on nous appelle souvent les « Leroy Merlin de la piscine ». Le « do it yourself » est important sur notre marché. Les responsables de points de vente sont souvent du métier et ils reçoivent beaucoup de formation. Il faut des compétences en chimie pour le traitement de l’eau, en électricité, en maçonnerie et en plomberie pour bien conseiller les clients ».

Irrijardin crée une direction de la Transformation digitale @clesdudigitalLe site e-commerce lancé très tôt est considéré comme un canal au service des magasins. Il affiche près de 20 000 références. La vente en ligne sera prochainement lancée en Espagne pour tester aussi le marché et affiner les futures zones d’implantation des magasins. Dès le départ, la décision a été prise de reverser le chiffre d’affaires réalisé en ligne aux points de vente qui sont situés dans les zones de chalandise proches des acheteurs. L’entrepôt basé dans la région toulousaine livre les magasins et les particuliers, jonglant entre les petits colis pour le service de click and collect et les palettes.

« Ce sont deux métiers de logisticiens différents. Nous projetons donc de construire un entrepôt cinq fois plus grand et avons prévu de refondre tous nos outils dans les trois ans à venir dans cette vision omnicanal ».

Le changement a déjà commencé avec le choix d’un  nouveau logiciel d’entrepôt (WMS) fourni par A-Sis en mode SaaS.

« Les magasins sont livrés toutes deux fois par semaine et le client peut être livré en point de vente ou chez lui. Nous réfléchissons aussi à des concepts de showroom avec moins de stock et un services de réservation ».

Irrijardin @clesdudigitalL’entreprise déploie également un nouvel Erp pour remplacer X3 de Sage.  La solution de Comarch a été sélectionnée et est déjà opérationnelle pour les systèmes de caisse en magasins.

« Il n’est pas facile de construire un SI performant pour une entreprise de notre taille. Nous allons bâtir une architecture pour disposer d’une partie « front » indépendante via un « middleware » qui communique avec l’Erp. Le but de cette architecture orientée service est de conserver notre agilité, avec des API (interfaces de programmation, ndlr) faciles à intégrer».

La plateforme web développée en spécifique devrait être remplacée par une plateforme du marché.

« Nous allons faire le choix d’un CMS (Content Management System) et d’un produit plus « scallable » ou évolutif. L’objectif est de s’appuyer sur un écosystème, une solution de « commerce management » adaptée à notre taille intermédiaire. Nous accompagnerons ce choix d’une solution de CRM, d’un PIM (product information manager ou gestion des informations produits, ndlr) et d’un DAM ( digital asset manager permettant de gérer les actifs numériques, vidéos, créations publicitaires, photos, nlr) ».

Irrijardin mise aussi sur le canal mobile avec une vision IoT (Internet Of Things).

« La plupart des consommateurs voudraient commander leurs piscines depuis leurs smartphones. Nous voulons développer une application non pas dans une approche marketing un peu désuète mais en offrant un vrai service de conseils aux clients, pour les alerter par exemple sur des questions portant sur le PH de l’eau de leur piscine. Pour cela, je réfléchis à une architecture big data pour réunir toutes les données à traiter dans un datalake ».

Irrijardin @clesdudigitalLes magasins sont déjà équipés d’une application pour analyser les échantillons d’eau apportés par les clients. Ils disposent aussi d’une tablette connectée au système d’information avec un configurateur pour effectuer des devis. Demain elles devraient s’enrichir d’outils d’aide à la vente, de tutos d’apprentissage et d’une solution de réalité augmentée. Irrijardin est notamment en train d’intégrer le logiciel de plan 3D Kazaplan développé par Leroy Merlin. « Le but au final est d’inciter le client à passer dans nos magasins », ajoute Nicolas de Taeye.

Actualisation du 24 février 2020 : 2019 a été une année record pour le marché de la piscine, notamment grâce à la météo plus que favorable de l’été dernier. Irrijardin a profité de cette tendance et a dépassé les 100 millions d’€ de chiffre d’affaires enseigne (101 820 079 € précisément) soit une croissance de plus 13% par rapport à son exercice précédent. Pour 2020, Irrijardin voit grand. Outre un investissement de plus de 8 millions d’euros dans la création d’une nouvelle plateforme logistique pour son siège, Irrijardin entreprend des travaux de recherche et d’innovation dans le domaine de la piscine intelligente pour répondre aux besoins de la clientèle.

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