Experte des systèmes d’information, récemment nommée ambassadrice de la MACH Alliance, Claire Thelliez met sa passion au service de la transformation de la marque de prêt-à-porter féminin Promod.
Son intérêt pour les maths et l’informatique ne date pas d’hier et ne l’a jamais quitté. Toute jeune et alors que ses parents venaient d’acheter un ordinateur, Claire Thelliez a commencé «à trifouiller dedans». «Mes parents me laissaient faire car je n’ai rien cassé. Je montais et démontais l’ordinateur et je le paramétrais pour qu’il soit plus performant», se souvient Claire Thelliez, aujourd’hui directrice des systèmes d’information de Promod. Elle assouvit aussi sa passion dans son club de tennis de table pour lequel elle devient administratrice des outils technologiques. Entreprendre des études dans cet univers deviendra ensuite «un choix naturel». Elle les veut surtout concrètes et opte pour un DUT au grand dam de ses proches qui lui conseillent un cursus plus prestigieux. «J’étais major dans ma classe et l’on m’a dit que c’était du gâchis. Mais j’avais besoin de savoir ce qu’était le métier d’informaticien». Beaucoup de ses condisciples de sexe masculin abandonneront en cours de route. «Ils pensaient programmer des jeux vidéo».
Claire Thelliez effectue son premier stage dans une mairie qui cherche à digitaliser son parc locatif. «Cette expérience m’a aussi conforté dans mon choix de poursuivre des études plus longues pour compléter ma formation». Elle s’inscrit alors au master mention Méthodes informatique appliquées à la gestion des entreprises (MIAGE) de l’Université de Lille. «Nous étions deux filles dans une promo de 80 garçons. Mais j’ai un esprit pragmatique, du tempérament et j’ai confiance en moi. J’étais «un pote» parmi les autres». Ses études la conduisent à effectuer un premier stage chez Aptelia, une ESN lilloise qui la recrute et où elle fait «un peu de développement, de formation et de pilotage de projet» avant de rejoindre Cap Gemini où elle apprendra beaucoup sur les process, le pilotage de projets dans les secteurs du retail, de l’industrie et de l’administration, mais aussi le management alors qu’elle a tout juste 27 ans. «Je suis devenue responsable d’un service pour des projets mutualisés. J’avais une équipe d’une dizaine de collaborateurs et une douzaine de clients».
Un peu lassée de proposer parfois des outils surdimensionnés à certains d’entre eux, elle est alors appelée par Rémi Lejeune pour monter un centre de service mutualisé dans la société de conseil en management et technologies Davidson Consulting. «Il fallait recruter l’équipe – nous étions trois au démarrage – constituer un centre de services, des offres personnalisées pour répondre aux besoins de manière précise et travailler en agilité. Ce fut une belle expérience. Davidson s’est d’ailleurs classée comme Great Place To Work. Nous étions une quarantaine quand je suis partie».
Cette fois c’est Auchan qui l’appelle pour piloter les équipes dédiées au front office du site e-commerce, soit une soixantaine de personnes. «Après avoir passé plusieurs années chez des prestataires, il me manquait ce sentiment d’appartenance à une entreprise comme Auchan. C’est quelque chose d’enthousiasmant». Le DSI d’Auchan Retail la sollicite ensuite pour qu’elle prenne en charge le service projets caisse, monétique et moyens de paiement. Un challenge qui se heurte néanmoins à quelques difficultés organisationnelles. «C’était une grosse machine avec beaucoup de reporting».
Claire Thelliez reprend alors le chemin du conseil après la rencontre avec Vincent Behague, président d’Adix. Consultante, elle y mène «de chouettes missions» et accompagne les entreprises dans leur transformation. C’est dans ce cadre qu’elle rencontre les équipes de Promod et que le poste de DSI lui est proposé en juin 2021. «J’ai dis oui car c’est une belle boite qui incarne des valeurs fortes. Je savais où j’allais et je savais qu’il y avait beaucoup de projets et de challenges à mener». Par la même occasion Claire Thelliez découvre le métier de la mode où «il n’y pas de droit à l’erreur». Son périmètre est large puisqu’elle couvre l’offre, les achats, la supply chain, le réseau de boutiques, la sécurité, l’infrastructure, le RGPD… «J’apprends tous les jours et j’ai des experts dans mon équipe de 90 personnes. Historiquement, nous réalisons beaucoup de choses maison mais aujourd’hui nous nous appuyons un peu plus sur des logiciels « best of breed ». Nous n’avons pas le temps de nous ennuyer et j’adore le retail qui bouge tout le temps. J’ai trouvé ma voie et j’ai surtout choisi Promod».
Promouvoir l’architecture composable
Membre du Comex de la marque créée par Francis-Charles Pollet en 1975 et désormais présidée par Julien Pollet, fils du fondateur, Claire Thelliez mène de nombreux chantiers pour poursuivre la digitalisation des magasins et fiabiliser les stocks, notamment en utilisant la technologie RFID (avec Nedap). «Demain nous pourrons aller plus loin grâce à cette technologie». L’enseigne a aussi fait le choix de s’appuyer sur Commercetools, plateforme e-commerce avec une architecture composable ou MACH (Microservices, API-First, Cloud Native et Headless). «Nous en sommes très contents. Nous pouvons garder des outils maison comme notre moteur d’opérations e-commerce. Nous avions déjà fait le choix de Contentstack, un CMS headless. Nous attaquons désormais le back-office avec un ERP maison que l’on fait évoluer». D’autres projets sont en cours du côté de l’encaissement en mobilité, «gros sujet pour 2023-2024».
En novembre dernier, Claire Thelliez a par ailleurs été nommée ambassadrice de la MACH Alliance, groupe d’entreprises technologiques indépendantes qui se consacre à la promotion d’écosystèmes technologiques ouverts. «Ces ambassadeurs sont des leaders de l’industrie qui soutiennent activement et contribuent à faire progresser la technologie MACH», explique le groupement. «Il est intéressant de partager des retours d’expérience et ces éditeurs proposent des solutions qui facilitent la vie. Par ailleurs nous recrutons et avons besoin de mettre en avant ces nouvelles technologies», estime la responsable qui est parmi les premières clientes de Commercetools en France. Très engagée, elle n’a pas le temps de s’ennuyer. Il faut piloter la transformation, conduire le changement. «J’ai aussi deux jeunes enfants et j’essaie de leur consacrer du temps les mercredis. Heureusement, mon mari m’aide beaucoup», ajoute la DSI, qui est aussi «fière d’occuper ce poste à 36 ans et en étant une femme».
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