Lectra s’apprête à racheter TextileGenesis, éditeur d’une plateforme pour gérer la traçabilité de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement des textiles durables.
Le groupe Lectra qui veut s’imposer comme acteur majeur de l’industrie 4.0 poursuit ses acquisitions. Après le rachat de son concurrent Gerber Technology dont la transaction a été finalisée en juin 2021, celui du fournisseur de solutions pour les places de marché Neteven cette même année, puis quelques mois plus tard de 60% du capital de l’entreprise roumaine Gemini CAD System, un éditeur présent sur le marché de la CAO (Conception Assistée par Ordinateur), le groupe annonce la signature d’un accord en vue d’acquérir 51% du capital et des droits de vote de la société néerlandaise TextileGenesis.
Fondée en 2018 à Bengalore par Amit Gautam, TextileGenesis se présente comme «une plateforme de traçabilité pionnière construite sur mesure pour l’écosystème de la mode et du textile». Selon son dirigeant, la technologie se distingue sur trois domaines : par la création du premier protocole de données de traçabilité de la fibre textile pour le retail (basé sur le cadre GS1) pour permettre un échange transparent de données entre les fournisseurs de textile, par l’invention du Fibercoins, un jeton numérique pour numériser et suivre les produits textiles durables à travers la chaîne d’approvisionnement de l’habillement et enfin par son architecture web facile à utiliser à partir de n’importe quel appareil. Le système crée ainsi une transparence sur toute la chaine et garantit l’authenticité et la provenance des textiles durables par rapport à d’autres matières.
La start-up a signé des partenariats avec différentes organisations dont Textile Exchange, US Cotton Trust Protocol, Canopy, et avec les principaux producteurs de fibres durables tels que Lenzing, Schneider et Arvind. Son réseau de partenaires pour la certification des tissus et sa plateforme technologique «garantissent l’échange et le suivi de données fiables et sécurisées, tout au long du cycle de vie de la matière», selon le prestataire qui indique que «plusieurs grandes marques de mode, parmi les plus prestigieuses, ainsi que les principaux producteurs de fibres durables sont déjà convaincus de la valeur de cette offre innovante». La fondation H&M notamment a commencé à tester sa technologie blockchain.
La solution répond aux demandes de transparence impulsées par l’évolution de la législation d’un grand nombre de pays en particulier celle de la loi Agec en France. «La mode est l’une des industries les plus fragmentées en raison de sa chaine de valeur longue et complexe, ce qui la rend opaque pour les marques, les fournisseurs, les sous-traitants et les consommateurs», déclare Amit Gautam. «Aujourd’hui, seuls 19% des acteurs de l’industrie de la mode disposent d’une visibilité sur leur chaîne de valeur, et cette visibilité est souvent partielle. De nombreuses marques, notamment celles qui se sont fixé des objectifs ambitieux de durabilité, sont confrontées à un véritable défi en termes de transparence de leur chaîne d’approvisionnement. Si elles ne peuvent pas suivre le cycle de vie des matières certifiées, elles ne seront pas en mesure de justifier le caractère durable de leurs produits », ajoute-t-il.
Avec cette acquisition Daniel Harari, président-directeur général de Lectra souhaite donner à à ses clients «les moyens de travailler de manière plus responsable sur le plan social et environnemental».
La transaction porte sur l’acquisition début janvier de 51% de TextileGenesis, pour un montant de 15,2 millions d’euros. L’acquisition du capital et des droits de vote restants est prévue en deux temps, en 2026 et en 2028, pour un montant calculé à partir d’un multiple du chiffre d’affaires récurrent de 2025 et 2027.
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