Les investissements en capital-risque dans les start-up à Paris ont fortement progressé avec plus 25% en valeur en 2017. Ce constat optimiste a été réalisé par Georges Gambarini, expert en Innovation et Fundraising au cabinet KPMG, qui l’explique par la dynamique créée par le politique nationale :
« Les ambitions politiques affichées à la suite des échéances électorales de 2017 semblent être favorablement perçues par les investisseurs français et étrangers. En France, le volume d’opérations conclues tend à se concentrer, notamment sur les phases early-stage, une tendance que l’on observe à l’échelle mondiale »
A titre de comparaison, la progression de la valeur des deals conclus dans le monde a été de 14% dans le monde en 2017, la France est effectivement bien placée sur l’échiquier des investissements en capital-risque comme le constate l’étude KPMG Venture Pulse Q4 2017 . Et si le nombre de levées de fonds conclues en 2017 affiche une baisse de 37 %, le cabinet l’explique notamment par la maturité croissante du marché français. Les opérations se concentrent désormais sur des technologies plus lourdes et plus coûteuses à mettre en œuvre (deeptech) ainsi que sur des opérations de late deal, plus sécurisantes pour les investisseurs.
Le marché français avait été pendant longtemps négligé par les investisseurs même si le pays a donné naissance à des startup réussies comme Blablacar ou Criteo. Ce manque d’intérêt est derrière nous, note le cabinet qui cite pas moins de 275 millions de dollars (env 220 millions d’euros) investis en France au 4ème trimestre 2017. Le service de prise de rendez-vous médicaux en ligne Doctolib figure parmi les premiers bénéficiaires de cette manne, aux côtés de Shift Technology, un spécialiste de la détection des fraudes et de Horama, un expert en thérapie génique.
L’intérêt des investisseurs pour l’écosystème de l’innovation en France augmente, soutenu par la politique d’Emmanuel Macron qui a annoncé la création d’un fonds bien doté, destiné à soutenir les innovations disruptives, l’Industrie 4.0 etc, note KPMG. Le rôle de la BPI est aussi perçu comme un signe positif, offrant une légitimation aux startups qui facilite leur accès aux financements supplémentaires. Enfin l’inauguration de la Station F n’est pas passée inaperçue, cet incubateur parisien devant à terme accueillir jusqu’à 1 000 startups, ce qui en fait déjà le plus grand incubateur au monde. Ses partenariats avec des leaders comme Ubisoft, Facebook, Microsoft, L’Oreal ou Thales, vont faciliter l’accélération.
La France est devenue une plate-forme pour des investissements technologiques deeptech, constate le cabinet. Il cite l’intelligence artificielle, l’analyse des données, les algorithmes de reconnaissance de la parole et l’Internet des objets parmi les axes privilégiés par les startupers dans l’Hexagone. Après une année 2017 réussie, KPMG prédit une accélération en 2018 pour la France. Nombre d’entreprises innovantes devraient avoir besoin de nouveaux financements pour assurer leur croissance dans les 12 à 18 mois à venir.
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