Klein Blue, éditeur d’une base de données et d’un outil de sourcing sur des milliers de startups en France, dévoile une étude portant sur les solutions de digitalisation du secteur de la distribution.
Réalisée grâce à sa plateforme propriétaire, le rapport de Klein Blue Partners présente un panorama de 383 startups françaises de la retail tech segmenté selon cinq catégories : approvisionnement, logistique et livraison (137 startups), paiement et fidélisation (68), gestion des magasins (95), expérience en magasin (50) et seconde vie (33). «Le marché est particulièrement propice au développement rapide de startups : une concurrence toujours plus forte des pure players qui force les retailers à innover, une digitalisation forcée liée à la crise de la Covid-19, une forte hausse des subventions et des financements disponibles pour les entrepreneurs, et un intérêt renforcé de la part des acteurs internationaux sur le marché européen et français», soulignent les auteurs qui reviennent aussi sur les opérations clés réalisées en 2021 sur le secteur.
Le montant des financements opérés par les startups de la retail tech et du e-commerce est estimé à 1,45 milliard d’€ à fin 2021 selon ce rapport, soit une augmentation de plus de 541 millions d’€ par rapport à 2020 (+56%). Les plus marquants ont été réalisés par la marketplace dédiée aux produits électroniques reconditionnés BackMarket (276 millions d’€ en mai), l’application d’achat et de vente de vêtements de seconde main Vestiaire Collective (178 millions d’€ en mars et en septembre), la marketplace de mise en relation entre marques, créateurs et commerces indépendants Ankorstore (84 millions d’€ en mai).
Vers un rapprochement des startups de la retail tech
De nombreuses startups françaises ambitionnent désormais de devenir des acteurs de référence. Klein Blue cite les startups de la logistique (Ecovadis, Shippeo, Tekyn), des fintech (Paylead, Lydia, Joko), de jeunes pousses de la gestion des magasins (Wynd, Kairos Fire) ou encore de l’économie circulaire (Patatam, Phenix). «Nous observerons probablement un rapprochement des startups de la retail tech, dans l’optique de rendre leurs solutions interopérables, pour couvrir plus de segments de la chaîne de valeur du secteur et proposer aux corporates une offre plus pertinente et plus facile à intégrer». Les tendances sont aussi à la mise en place d’actions concrètes pour limiter les dégâts environnementaux liés à l’industrie et la prise de conscience de l’enjeu écologique avec des initiatives menées notamment pour la redistribution des invendus (Phenix, Comerso), la seconde main (MooM, Place2Swap), la production à la demande (Tekyn), la seconde vie des produits (Patatam, The Bradery), le reconditionnement (Back Market, YesYes) ou encore la mise à disposition d’emballages éco-responsables (Hipli, Uzaje).
Conjuguer développement durable et pérennité des modèles
Dans l’univers de la livraison, les enjeux pour les retailers sont de conjuguer développement durable et pérennité de leur business modèle en prenant en compte aussi la gestion économique des retours produits. «A terme, un équilibre de la prise en charge du surcoût lié au développement durable entre les consommateurs et les distributeurs sera probablement observé, l’impact écologique devenant de plus en plus un facteur différenciant et une motivation d’achat de la part de consommateurs, et donc un avantage concurrentiel». L’entreprise met en exergue les nombreuses solutions disponibles pour la gestion des stocks et des approvisionnements (Flowlity, Kbrw), de digitalisation des points de vente (Octipas, Wynd), de distribution (Cajoo, Frichti) ou encore de drive-to-store et de web-to-store (S4M, Onestock), les solutions d’analyses des données de paiement pour mieux identifier les comportements d’achat et les habitudes de consommation (Paylead, Izicap), le recueil de feedbacks (Happydemics, Braineet), les plateformes pour la création de communautés et d’ambassadeurs clients (Potion Social, Howtank).
Les magasins vont changer de statut
Elle insiste sur l’arrivée massive de nouveaux acteurs sur le segment du quick commerce dont certains ont déjà initié des partenariats avec les acteurs de la distribution traditionnels et spécialisés (Cajoo et Carrefour, Casino et Gorillas, Flink et Rewe…). «Les magasins vont changer de statut, passant de points de vente traditionnels à des espaces mixtes permettant à la fois la vente et également l’expédition de colis. Cette évolution permet d’optimiser la rentabilité des magasins, d’améliorer l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement et de mieux satisfaire la clientèle en faisant parvenir les colis plus rapidement. En parallèle, cette évolution des magasins va entraîner une modification du rôle des vendeurs en magasin, passant de conseillers de vente à employés polyvalents gérant également la préparation des commandes». Enfin, comme elle l’avait annoncée dans son panorama Fintech Horizon 2020, Klein Blue constate que les services de paiement et particulièrement les “Buy Now, Pay Later” ont considérablement pris de l’ampleur, tout comme les dispositifs permettant de fidéliser les clients avec ces startups proposant notamment des programmes de fidélité dématérialisés et des mobiles wallet de fidélité.
Magasins du futur
De nombreuses expérimentations sont par ailleurs mises en place vis-à-vis du “Store of the future”, par exemple en développant un réseau de boutiques autonomes (Storelift, Ximiti), en installant des robots d’accueil, de gestion des rayons et de gestion des stocks en magasin (Qopius, Immersive Robotics) ou en mettant en place des outils de self-scanning et de self-checkout (Knap, Keyneosoft). «Les dispositifs favorisant l’omnicanalité vont continuer à prendre de l’ampleur, notamment à travers le live shopping, les virtual stores ou encore les « augmented products »».
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