Directrice du marketing de Nocibé, Élodie Delplace aime se pencher sur les histoires de marques pour les faire avancer et les faire grandir.
Élodie Delplace revendique ses racines nordistes. Née à Lille, elle a aussi grandi dans une famille qui a compté dans le monde brassicole de la région. Ce qui explique peut-être son attirance professionnelle pour de grandes marques de boissons chez lesquelles elle a fait ses premières armes. Depuis elle a retrouvé un peu de son ancrage lillois en accédant il y a un peu plus d’un an au poste de directrice du marketing de Nocibé, entreprise de distribution de parfums et cosmétiques fondée dans la capitale des Hauts de France en 1984 et aujourd’hui filiale du groupe allemand Douglas.
Élodie Delplace affiche un parcours de «bonne étudiante». Ses parents, en particulier son père ingénieur chimiste qui se déplace beaucoup, lui donneront le désir de découvrir le monde et de faire des rencontres. Mais la jeune femme qui a eu très jeune «le goût des études et du travail grâce à des professeurs inspirants et exigeants» aime aussi les marques et le commerce. «Tout s’est fait très facilement. Je savais ou je voulais aller. J’étais sensible aux histoires des marques, à leurs campagnes publicitaires qui étaient comme des clés de lecture. Je ressentais déjà le besoin de les faire grandir et j’ai eu la chance de travailler pour quelques belles marques de la grande consommation». Ses débuts se feront chez Kimberly-Clark France, propriétaire notamment des mouchoirs Kleenex mais très vite elle rejoint le groupe canadien Seagram alors distributeur des champagnes Mumm et Perrier-Jouët, de la vodka Absolut et des cognacs Martell. «Chacune d’entre elles avait un passé, des histoires différentes», raconte Élodie Delplace qui est alors chargée de gérer le plan stratégique (distribution, tarifs, plans promotionnels et investissements média) pour le champagne Mumm Cordon Rouge, le porto Sandeman et le cognac Martell dans les canaux off-trade (en supermarché et chez les caviste) et on-trade (restauration).
Réveiller de belles endormies
«Tous mes postes ont été de nouveaux challenges. Pour Mumm Cordon Rouge et Perrier-Jouët il s’agissait aussi de préparer le passage à l’an 2000. C’était une histoire collective. Nous nous attendions à une grande fête tout en craignant ce fameux bug. Ce sont aussi ces challenges qui m’ont fait avancer». Elle participera ensuite avec son boss à la création d’un pôle alcools blancs chez Pernod Ricard. «Nous étions alors au début des années 2000 et la mode était aux cocktails», se souvient-elle. «J’aime aussi anticiper les nouveaux besoins et lancer de nouveaux projets avec une certaine prise de risques. J’ai eu la chance de rencontrer des professionnels, des grands managers qui m’ont fait confiance». Élodie Delplace va ensuite quitter l’univers des alcools et des bulles et retourner à celui de ses débuts. C’est un tout autre challenge qui l’attend cette fois chez Georgia-Pacific (maison mère de la marque de mouchoirs en papier Lotus) puisqu’elle y sera chargée de créer et de lancer en Europe une nouvelle catégorie de protections pour les seniors face aux problèmes d’incontinence. «Encore une fois il s’agit d’écouter les besoins, en particulier ceux des femmes».
Un peu moins de deux ans après la voici de retour dans l’univers des boissons en l’occurrence chez Orangina-Schweppes en perte de vitesse qui «doit retrouver de l’audace et innover face à Coca Cola». Elle fait équipe avec le département R&D, s’enrichit des éclairages des organismes comme Nielsen qui fournissent des études de marché, analyse les tendances avec beaucoup de brainstorming et d’études quali. «Avec l’innovation, nous pouvons réveiller de belles endormies», estime Élodie Delplace qui n’a pas peur des défis. En 2016, la marque de sirops et de liqueurs Monin, une lilliputienne par rapport aux grands groupes internationaux qu’elle a côtoyés, va la débaucher pour qu’elle développe l’activité à l’international en faisant travailler de manière cohérente les différentes équipes marketing locales entre elles. On lui confie aussi la tache de construire l’écosystème numérique. «La marque était très présente dans le circuits des café-restaurants et des bars. Il lui fallait un site e-commerce avec une architecture fluide. J’avais une équipe pour le digital et nous avons travaillé en binôme et en symbiose avec le DSI. Je suis de nature curieuse et j’ai enrichi mon expérience avec cette dimension e-commerce et digitale». Une «belle rencontre» avec Pierre Aoun président de Nocibé et l’envie de «revenir vers sa famille après beaucoup de voyages épuisants» vont la convaincre de changer d’univers avec comme mission de «Travailler la proximité avec les consommatrices». «Le marketing chez Nocibé est très transversal et je suis au cœur de nombreux sujets en lien avec la supply chain, l’e-commerce, le réseau de magasins. Il s’agit de mettre en musique ces différents services pour satisfaire la clientèle. A ce poste je suis en connexion avec elle, toujours en lien avec le CRM».
Partage d’expérience
Comprendre les besoins, faire évoluer la marque pour qu’elle prenne de l’avance, être proactive et embarquer toutes les équipes dans ces objectifs sont autant de nouvelles problématiques qui la font avancer. Insatiable, Élodie Delplace se nourrit toujours d’études externes, de la base de données de consommatrices fidèles et des informations issues des marques partenaires. Récemment elle a rejoint le conseil d’administration de l’Institut du Commerce et a été élue comme coprésidente pour les distributeurs, aux côtés de Marc Butot (Nestlé) pour les industriels. L’organisme que se présente comme «une plateforme de rencontre privilégiée» pour tous les acteurs du commerce correspond à son envie «de faire progresser les choses et de trouver des solutions». «C’est aussi un partage d’expérience qui permet de me nourrir, d’écouter différents sons de cloche. Je fonctionne beaucoup par puzzle pour construire un tableau le plus juste possible», explique Élodie Delplace qui avoue aussi «fonctionner par coups de cœur et garder des liens forts avec ses anciens boss». Aujourd’hui, elle retrouve chez Nocibé «une équipe soudée et une cohésion propre aussi à l’esprit nordiste» mais elle aime aussi se retrouver dans «sa bulle de tranquillité» lors de balades en forêt et à cheval.
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